TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 24 décembre 2010

Précaire face à face


La recommandation aux milliers de Français, dont une partie de binationaux, de quitter temporairement la Cote d'Ivoire répond à un double objectif. L'un, public, relève du principe de précaution, dans l'intérêt des expatriés eux-mêmes, compte tenu de l'insécurité que font régner sur place des commandos de la mort manipulés par Laurent Gbagbo. L'autre objectif découle du premier. Avec moins de compatriotes à protéger, les militaires Français de l'opération Licorne seraient éventuellement disponibles pour d'autres missions.


Les forces de l'ONU, malgré leur nombre, environ 10 000, n'ont en effet qu'une capacité de maintien de la paix, mais ne sont ni équipées ni structurées pour faire la guerre en cas d'attaques. Un scénario qui ne peut être exclu quand on voit la manière dont les hommes de l'Onuci sont traités sur les barrages, harcelés jusque dans leurs appartements, et privés d'approvisionnement en nourriture et en carburant. On ne saurait donc exclure qu'à un moment donné l'ONU lance un appel au secours à la France qui aurait du mal à se dérober à une demande des Nations unies.


La tactique de l'ex-président Gbagbo, vaincu depuis un mois déjà, consiste à gagner toujours plus de temps pour s'imposer à l'usure. C'était le sens de sa proposition de médiation internationale, aussitôt dénoncée comme une ruse par le président élu Alassane Ouattara. Il a beau avoir été reconnu par toute la communauté africaine et internationale, il n'a aucun moyen d'exercer son pouvoir sur le terrain, la partie riche de la Côte d'Ivoire, sous contrôle de son adversaire.


Ce face à face inégal, avec la force d'un côté, la légitimité doublée de sanctions de l'autre, risque de ne pas durer longtemps. L'équilibre est trop instable pour que l'actuel statu quo se prolonge indéfiniment. Gbagbo mise sur le temps, son dieu dit-il, et sur ses ressources pour user la coalition adverse qui veut l'assécher financièrement. Ouattara, pressé par le temps, peut être tenté de forcer son destin en provoquant le recours à la force internationale. Cela fait beaucoup d'ingrédients pour une nouvelle flambée de violence.


0 commentaires: