TOUT EST DIT

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vendredi 24 décembre 2010

Noël à Pékin !

Le père Noël n'est pas Chinois. D'ailleurs Pékin ne cherche pas à le faire croire, malgré sa main tendue à la Grèce et au Portugal. Ici comme là-bas, charité bien ordonnée commence par soi-même. La promesse d'achat de quelques milliards de dettes de ces pays répond tout simplement à la défense des intérêts de l'Empire du Milieu. Preuve de la gravité de la crise qui n'a pas fini de secouer le Vieux continent, la Chine a peur que l'Europe, son premier partenaire commercial, ne lui fasse faux bond, lui achète moins de produits, se ferme à ses projets d'implantations et la laisse en tête à tête avec les États-Unis.

En remplissant au passage sa hotte de réserves de changes plus diversifiées, pas seulement en dollars, la Chine espère sans doute amadouer les Européens chez qui elle sent monter une colère justifiée, il faut bien le dire. Car, sans exonérer l'Union de toute responsabilité dans ses déficits et sa dette, la crise doit tout de même beaucoup au couple infernal sino-américain et aux multiples avantages que la Chine s'octroie avec son yuan sous évalué et ses multiples et sournoises mesures protectionnistes.

L'Europe qui assiste au syphonnage de son industrie, continue de subir l'asphyxie du désavantage monétaire qui plombe son déficit extérieur, mine sa croissance et accélère son déclin. Anticipant de possibles réactions, y compris protectionnistes, l'aide pékinoise vise à diviser le front américano-européen pour alléger la pression en faveur de la réévaluation de son diable de yuan. Tout en espérant une contre partie, notamment la reconnaissance du statut d'économie de marché.

La Chine, en position de force, tente donc de pousser son avantage. Mais il faut aussi reconnaître que la deuxième économie de la planète n'est pas seule à faire sa pelote dans la mondialisation. Avec leur croissance et l'essentiel du capital, les pays émergents laissent aux anciens pays capitalistes du Nord crise, dettes et chômage. Les pauvres s'enrichissent enfin, ce qui semble justice. Ce basculement du monde pose le vrai défi à l'Europe et aux États-Unis : la trappe ou le sursaut.

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