Opérationnel depuis tout juste un an, le crédit d'impôt international qui permet aux productions étrangères de bénéficier d'un abattement fiscal a déjà profité à 29 films dont la majorité issue des studios d'Hollywood.
vendredi 24 décembre 2010
Plus attractive, la France attire les tournages de films étrangers
Courant janvier, Paris et Strasbourg accueilleront pendant cinq ou six jours le tournage de quelques scènes de « Sherlock Holmes 2 ». Le film réalisé, comme le premier épisode, par Guy Ritchie bénéficiera du crédit d'impôt proposé aux cinéastes étrangers qui tournent dans l'Hexagone. Adoptée en France dans le cadre de la loi de Finances 2009, la mesure qui avait dû attendre la validation de Bruxelles fête son premier anniversaire. Elle permet aux productions étrangères qui dépensent au moins 1 million d'euros sur le territoire français de bénéficier d'un abattement fiscal de 20 % dans la limite de 4 millions d'euros. Pour éviter les dérives, les cachets des stars ne sont que très partiellement pris en compte.
Attirés par cet avantage, de grands cinéastes américains comme Clint Eastwood (« Hereafter »), Martin Scorsese (« The Invention of Hugo Cabret ») et Woody Allen (« Midnight in Paris ») ont choisi de filmer dans l'Hexagone. Et ils ne sont pas les seuls. Au total, 29 longs-métrages ont reçu l'agrément qui devrait leur permettre de profiter du dispositif fiscal, selon l'organisme de promotion Film France. A l'origine de la majorité des demandes, Hollywood se révèle le premier bénéficiaire, loin devant le Royaume-Uni. Selon Film France, la mesure devrait représenter un coût proche de 20 millions d'euros pour Bercy. Mais elle devrait rapporter dans le même temps à l'Etat un montant équivalent ou presque en recettes fiscales (TVA, impôt, etc.).
Par ailleurs, Film France évalue à 114,2 millions d'euros les dépenses réalisées dans l'Hexagone par les films agréés. Les tournages en prises de vues réelles réalisés par exemple pour « Inception » ou « The Tourist », actuellement à l'affiche, sont à l'origine d'un peu moins de la moitié des dépenses (54,8 millions d'euros).
Les films d'animation drainent plus d'argent encore, environ 59,4 millions d'euros. La France, qui avait déjà acquis ses lettres de noblesse au plan mondial dans les effets spéciaux et la 3D grâce à des sociétés comme Mac Guff, Buff ou Mikros, a accru sa compétitivité tarifaire grâce à l'aide fiscale. Universal Studios, le producteur de « Moi, moche et méchant », a ainsi confié la réalisation de tous ses effets spéciaux à Mac Guff. Le film devrait être le seul à atteindre le plafond de défiscalisation autorisé, soit 4 millions. Pour sa prochaine production, « The Lorax », la major américaine a prévu de travailler de nouveau avec la petite firme française.
Le crédit d'impôt serait créateur d'emplois. « Entre 50 et 60 % des dépenses effectuées en France sont de la masse salariale. Ce sont plusieurs dizaines de milliers de journées de travail d'intermittents du spectacle qui ont été créées par le crédit d'impôt international », précise Patrick Lamassoure, délégué général de Film France. Les industries techniques - postproduction, location des plateaux, des camions, des décors, etc. -profiteraient elles aussi de la mesure.
Pour « se vendre » auprès des cinéastes étrangers, la France met en avant son rayonnement naturel sur le plan culturel et historique. L'Ile-de-France est la région qui attire le plus de tournages étrangers. « Parallèlement à la mise en place du crédit d'impôt international, une politique de location des lieux du patrimoine français à des prix plus abordables a été instaurée », rappelle Olivier-René Veillon, directeur général de la commission du film d'Ile-de-France.
Par ailleurs, gros pays producteur de films avec chaque année quelque 200 longs-métrages réalisés, l'Hexagone rassure les réalisateurs étrangers. Mais la compétition reste rude. Depuis 2005, 5 pays - l'Allemagne, l'Italie, la République tchèque, Malte et la Hongrie -ont également créé des mécanismes d'incitation fiscale pour attirer sur leur territoire les tournages étrangers.
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