TOUT EST DIT

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lundi 27 décembre 2010

Liberté religieuse

Aujourd'hui, dans le monde, de nombreux massacres sont commis pour des motifs religieux. C'est ainsi que, le 29 mai, au Pakistan, plus de cent musulmans Amhadi ont été massacrés au prétexte qu'ils n'étaient pas de « bons musulmans » ! En octobre, les talibans assassinaient une grande personnalité de l'Islam : Mohammad Farooq Khan était reconnu par tous comme un homme de dialogue.

Cet automne, pour la première fois, un tribunal pakistanais s'est appuyé sur la loi anti-blasphème pour condamner à mort une catholique, Asia Bibi. Vraisemblablement victime d'une cabale populaire et des superstitions locales, cette femme de 40 ans, mère de deux enfants, attend au fond d'une prison. Il ne lui reste plus que l'espoir d'une grâce présidentielle.

En Irak, cet automne, lors des fêtes de la Toussaint, quarante-quatre personnes ont été assassinées dans la cathédrale de Bagdad. Peu avant Noël, en Inde, les chrétiens de l'État d'Orissa, menacés par des extrémistes hindouistes, demandaient aux autorités de les protéger. Pendant les fêtes de Noël, la violence s'est déchaînée contre les chrétiens : au Pakistan comme au Nigéria, des dizaines de personnes ont été tuées à cause de leur foi.

Il est inquiétant de constater que la haine religieuse monte dans le monde. En Orient, en Afrique, en Asie... Elle gagne même des pays jusqu'alors épargnés et touche différentes religions. Si les chrétiens sont la cible d'odieux attentats, en particulier lors des fêtes religieuses, les musulmans sont, eux aussi, victimes de cette intolérance.

Un rempart contre la haine

De nombreux attentats sont revendiqués par des mouvements brandissant une conception totalitaire de l'Islam. Leur rêve d'imposer à tous une seule foi et une loi unique est critiqué par les musulmans eux-mêmes.

Mais ces mouvements manipulent l'inculture, les superstitions et la misère des foules. Ils attisent la haine religieuse en s'appuyant, par exemple, sur les lois anti-blasphème. Les autorités politiques qui les promulguent portent une lourde responsabilité.

Ces tristes événements montrent à quel point il serait irresponsable de laisser libre cours à l'intolérance religieuse. Elle est le tremplin des fanatismes qui ont en commun la volonté d'asservir l'homme. Il serait dangereux de se taire par lâcheté et de faciliter la tâche de ceux qui revendiquent aujourd'hui la « pureté religieuse » comme d'autres revendiquaient, hier, la « pureté de la race ».

Alors, quand Benoît XVI demande la protection des chrétiens dans certains pays et le respect général de la liberté religieuse, c'est d'une grave et urgente actualité. Dans son message de Noël, le pape a parlé en tant que chef d'État du Vatican. Notamment, lorsqu'il a appelé « les responsables des nations à une solidarité active » envers les chrétiens persécutés d'Irak et d'Orient... Et lorsqu'il a invité « les responsables politiques et religieux à s'engager pour le plein respect de la liberté religieuse ».

Il est urgent de se mobiliser contre la haine religieuse. Les Nations unies comme l'Union européenne ont un rôle à jouer pour arrêter le tsunami de l'intolérance. Elles doivent avoir le courage de promouvoir le respect de la liberté de conscience et de la liberté religieuse, et celui de dénoncer vigoureusement les lois anti-blasphème. Comme le rappelait l'archevêque d'Alger, Mgr Ghaleb Bader, la nuit de Noël, « la religion, le rapport de l'homme à Dieu, ne peut jamais justifier (...) un acte de violence ».

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