TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 23 octobre 2010

La diagonale du flou au PS


Pendant les grèves et les manifestations contre la réforme des retraites, le Parti socialiste voulait présenter une image d’unité et convaincre l’opinion qu’il avait un projet alternatif bien ficelé dans le cas de son éventuelle victoire en 2012. La première secrétaire, Martine Aubry, avait pris le risque de sortir du flou artistique face à Arlette Chabot sur France 2. Elle affirmait tout à la fois le retour à l’âge légal de 60 ans et l’allongement progressif de la durée de cotisation prévue par la réforme Fillon, soient 41 ans et demi en 2020.


Ce qui voulait dire concrètement qu’un homme ou une femme ayant commencé à travailler à 20 ans ne pourrait prendre une retraite pleine qu’à 61 ans et demi et qu’il subirait une décote s’il partait à 60 ans. Une fois de plus la maxime du cardinal de Retz « on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment » s’est vérifiée aux dépens de Mme Aubry.


Car l’un de ses principaux lieutenants, Benoît Hamon, pilier de l’aile gauche de sa majorité et porte-parole du parti, s’est dissocié avec force de cette prise de position en s’opposant à l’allongement de la durée de cotisation et en préconisant une retraite pleine à 40 ans, comme le font à l’extérieur du PS Olivier Besancenot et Jean-Luc Mélenchon.


Ce dérapage délibéré est évidemment un coup dur pour la première secrétaire qui, après de laborieuses discussions internes, s’était installée en position centrale entre sa droite constituée par les amis de Dominique Strauss-Kahn et sa gauche représentée par MM. Hamon et Emmanuelli.


C’est donc l’autorité et la crédibilité de la future candidate aux primaires et à l’élection présidentielle de 2012 qui sont ainsi battues en brèche, et ce n’est pas seulement une gaffe, comme le disent certains socialistes pour minimiser la portée de l’affaire. Martine Aubry a de bonnes chances d’être l’adversaire de Nicolas Sarkozy, le fera-t-elle à partir d’une ligne de gauche modérée et réaliste pour rallier les électeurs de centre gauche ou sera-t-elle contrainte par ses amis d’adopter une ligne gauche-gauche radicale pour rassembler la gauche et l’extrême gauche ? C’est une question décisive pour 2012.

0 commentaires: