TOUT EST DIT

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lundi 13 septembre 2010

De la consultation à la négociation

Les députés ont décidé vendredi de faire passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans d’ici à 2018, à raison de quatre mois par an. Avec ce vote, c’est le symbole de la retraite à 60 ans, une des premières mesures du premier mandat présidentiel de François Mitterrand, qui est tombé. La réforme des retraites devrait se poursuivre selon le calendrier annoncé en juin dernier par le premier ministre, François Fillon. Dans les jours qui suivent, l’Assemblée nationale devrait faire passer de 65 à 67 ans l’âge pour bénéficier d’une retraite à taux plein, quel que soit le nombre d’annuités.

L’importante mobilisation syndicale de mardi dernier n’a pas fait fléchir la détermination du gouvernement. Le chef de l’État souhaite mener à son terme la réforme, ne serait-ce que pour affirmer sa capacité de passer de la promesse à l’action et de réformer la France en profondeur. Les confédérations syndicales ont été consultées. Mais dans une lettre ouverte adressée au président de la République, aux membres du gouvernement et aux parlementaires, datée du 9 septembre, sept responsables syndicaux (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa, FSU, Union syndicale Solidaires) ont demandé « solennellement » à pouvoir faire entendre leur point de vue, notamment au sujet des carrières longues, des parcours professionnels discontinus, de la pénibilité et du chômage des travailleurs âgés. « La méthode utilisée qui a consisté pour l’essentiel à recevoir les syndicats sans jamais réellement les entendre a contribué à accroître les tensions », écrivent-ils encore.

Les syndicats savent qu’ils n’ont rien à gagner à s’engager dans un conflit social dur. Les salariés des secteurs non protégés ne s’engageront pas dans la grève tout en subissant les débrayages dans les transports. Le front syndical n’y résisterait pas. Le gouvernement aussi le sait et peut dès lors considérer comme superflu d’entrer dans une phase de négociation. Mais ce serait aussi réduire la réforme des retraites à de simples ajustements techniques. Or elle est bien plus que cela, et c’est pourquoi la demande des syndicats à être mieux associés aux négociations mérite d’être entendue.


Dominique Greiner

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