TOUT EST DIT

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lundi 13 septembre 2010

Maîtriser la volatilité

Oui, il faut stabiliser les prix des matières premières. C'est du moins cette conviction qui avait amené, il y a un demi-siècle, les pays producteurs de pétrole à créer l'Opep (l'organisation des pays exportateurs de pétrole). C'est la même conviction qui amènera la France à proposer de nouvelles mesures lors de sa présidence du G20, qui commencera en novembre prochain. Le président Nicolas Sarkozy l'a dit fin août. Son ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a avancé ce week-end l'idée d'un encadrement des positions prises par les investisseurs sur les marchés à terme. L'un et l'autre s'inscrivent dans une longue tradition française de doute à l'égard des signaux donnés par les prix. Mais ils s'inscrivent aussi dans une interrogation nouvelle qui émerge à l'échelon mondial : les mécanismes de formation des prix sont-ils vraiment optimaux sur les marchés de matières premières ? La nouvelle flambée des cours du blé cet été, après celle de 2008 qui avait provoqué des émeutes de la faim dans nombreux pays, a relancé le débat. Il ne paraît plus raisonnable de laisser aux seules forces du marché les prix des matières premières, ces matières à la base de la nourriture des hommes - et de leur production.

Comme dans les années 1950 et 1960, quand des initiatives mondiales avaient été lancées pour maîtriser les cours du blé, du coton, du cacao ou de l'étain, parfois sous l'égide des Nations unies. Mais il serait tout aussi déraisonnable de nier ces forces du marché, comme le montrent les échecs des accords du passé.

Trois voies méritent d'être explorées. D'abord, l'amélioration de la supervision financière des marchés de matières premières. C'est là que sont nés les marchés à terme, pour limiter la volatilité les prix - une volatilité qu'ils semblent parfois aujourd'hui accroître. Et leur réputation sulfureuse ne date pas d'hier. Comme le demande Nicolas Sarkozy, ils doivent être aussi bien surveillés que les marchés d'actions. Ensuite, il est nécessaire de renforcer la liberté des échanges, du côté des exportations comme du côté des importations. Les barrières à l'export, comme celles érigées sur le blé par la Russie le mois dernier, accroissent la volatilité des prix. Enfin, il faut envisager de développer le stockage des produits essentiels pour amortir les chocs. Une idée défendue par… Keynes, dès les années 1920.



Jean Marc Vittori

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