TOUT EST DIT

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jeudi 19 août 2010

Rentrées sous tension

La pluie n'a pas épargné grand monde cet été, mais la rentrée ne s'annonce pas sous le même ciel pour tous. Pour certains, d'ailleurs, quatre mutins Bleus de la coupe du monde, c'est la rentrée en équipe de France qui s'est éloignée hier. À l'inverse des médaillés nageurs, qui, avant de crouler sous l'or des sponsors friands de mannequins, sont entrés dans le coeur des Français. Les voilà même érigés, par la grâce présidentielle, en modèles pour la jeunesse. À commencer par le Delon de la natation, Camille Lacourt, qui n'a pas caché pourtant que l'école et les professeurs l'avaient tellement bassiné qu'il avait préféré la piscine !

D'autres champions, heureusement plongent avec la même passion dans la piscine et les études. L'honneur de l'école est sauf. Va donc pour la rentrée qui, dans une moyenne de prix quasi stable, s'annonce toujours trop coûteuse pour les familles, même avec l'allocation. Entre les desiderata des enfants, la sélection d'articles dits Essentiels, dont plusieurs sont de mauvaise qualité, donc déconseillés, et les exigences de certains profs, on finit par oublier que l'école a été gratuite.

C'est une rentrée sécuritaire plus que scolaire qui se profile en fait, au vu du festival de propositions que nous offre un petit groupe de sarkozystes débridés. Mais au bout de quinze jours d'excès, l'heure semble venue du dégrisement, à en juger par les retropédalages ministériels d'hier. Il faut croire que ses vacances ont donné assez de recul au président pour prendre la mesure plus exacte de ces excès et voir que des clignotants s'allument même dans son camp.

Car sa stratégie de la tension, cette façon de créer des polémiques, de se donner des adversaires, de créer des boucs émissaires, ne sont pas sans risques pour le président lui-même. Les discours sécuritaires, face à la réalité, finissent par s'user, et par user, y compris ceux qui sont en charge de l'ordre, sans pour autant garantir la récolte électorale. Ils créent une tension dont la société n'a pas besoin, surtout en cette rentrée de tour de vis, de retraite et autres joyeusetés pour nos porte-feuilles.

XAVIER PANON

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