Roselyne Bachelot n’a pas pressenti le danger.
Elle pensait jouer sur du velours en prônant l’ouverture de “centres supervisant la consommation de drogues”. Le toxicomane, qui se pique d’ordinaire à la va comme je te pousse, bénéficiera ainsi d’un encadrement sanitaire. Le monde médical n’y voit que des avantages. L’initiative permettra, études à l’appui,
“une baisse des comportements à risque.”
L’Allemagne, la Suisse, l’Espagne et les Pays-Bas éprouvent le système depuis longtemps.
Partout, grâce aux “injections sous contrôle”, les overdoses mortelles ont fortement diminué. Tout comme la transmission sauvage, par manque d’hygiène, du sida ou de l’hépatite C.
Que la France se modernise, ici, paraît donc raisonnable. La ministre de la Santé, ce faisant, s’attendait sans doute à des compliments. Las, ses patrons lui tombent sur le paletot. Des “salles de shooting”, quelle horreur !
“Ni utiles, ni souhaitables”, tranche aussitôt Matignon tandis que gronde le gros des troupes UMP.
Pourquoi un rejet si abrupt ? Parce que le discours estival du gouvernement penche vers le “tout sécuritaire”.
Il ne saurait s’accommoder d’une mesure intelligente… mais permissive.
Les voyous, qu’on veut déchoir de leur nationalité, pourraient prendre ça pour un signe de faiblesse.
Et l’électeur aussi, ce qui est plus grave.
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