TOUT EST DIT

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vendredi 13 août 2010

La croissance française accélère

Le PIB a crû de 0,6% au deuxième trimestre par rapport au précédent, après +0,2% sur les trois premiers mois de 2010. Une croissance tirée par la demande intérieure.
Embellie sur le front de l'économie française. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,6% au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents, après +0,2% au premier trimestre. Une dynamique alimentée par la demande intérieure. L'Insee souligne ainsi que, «pour la première fois depuis début 2008», l'investissement total a renoué avec la croissance. Sa progression, qui atteint 0,8%, provient essentiellement des entreprises, l'investissement des ménages retrouvant à peine une orientation positive. La consommation des ménages a également été bien orientée, enregistrant une hausse de 0,4% après être restée stable au premier trimestre. Le dynamisme retrouvé des dépenses en services et le moindre recul des achats de biens manufacturés ont permis le retour à meilleure fortune des dépenses des particuliers.

Au total, la contribution de la demande intérieure hors stocks à la croissance du deuxième trimestre s'est établie à 0,5 point. Une performance légèrement moindre que celle des variations de stocks des entreprises, qui a atteint 0,6 point. Les sociétés ont en effet moins déstocké qu'au cours des premiers mois de l'année, tout particulièrement dans les secteurs des biens de consommation et des biens intermédiaires. A l'inverse, les échanges extérieurs ont pesé sur la croissance -à hauteur de 0,4 point -, alors qu'ils l'avaient soutenue au premier trimestre.
Léger mieux sur le marché de l'emploi

Autre embellie enregistrée au deuxième trimestre : selon des données encore provisoires de la Dares, les effectifs salariés du secteur privé hors agriculture ont progressé de 0,2% -soit environ 35.000 emplois supplémentaires -par rapport aux trois premiers mois de l'année. Une croissance tirée exclusivement par le secteur tertiaire, dont l'effectif a crû de 53,5 milliers de personnes. A l'inverse, le secteur de l'industrie a perdu 17 milliers d'emplois en trois mois, portant à près de 47 milliers les pertes cumulées depuis le début de l'année.

L'emploi salarié en France enregistre son deuxième trimestre consécutif de hausse. Sa croissance trimestrielle reste néanmoins loin du pic qu'elle avait atteint dans la seconde partie de l'année 2007. Et sur le seul deuxième trimestre 2010, l'emploi salarié affiche un recul de 0,2% sur un an, soit 35.600 emplois en moins.
Acquis de croissance de 1,2%

Au total à l'issue des six premiers mois de l'année, l'acquis de croissance en France atteint 1,2%. La reprise est bien là, après une année 2009 qui avait connu une chute de 2,5% du PIB. Si les dépenses de consommation des ménages sont plutôt bien orientées, avec un acquis de 1,3%, la situation des entreprises est plus difficile. Malgré la reprise constatée au deuxième trimestre, leur investissement affiche un acquis de croissance de -2,1%.

Christine Lagarde s'est dite «convaincue» que la croissance atteindrait 1,4% cette année, conformément aux prévisions du gouvernement. Quant à savoir ce qui se passera en 2011, la ministre de l'Economie a jugé que «ce n'[était] pas l'actualité du jour»... Les économistes jugent peu crédibles les 2,5% de croissance du PIB qu'anticipent les pouvoirs publics. Les statistiques les plus récentes publiées en France avaient quelque peu refroidi les prévisionnistes, qui tablent en moyenne sur un rythme limité à 1,5%.


Marianne Bliman

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