TOUT EST DIT

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mercredi 9 juin 2010

Mauvaise passe franco-allemande

L'annulation du dîner Merkel-Sarkozy, prévu initialement hier soir, peut donner lieu à diverses interprétations.

Censé préparer le Sommet européen du 17 juin à Bruxelles, le report de ce dîner résulte-t-il de la mauvaise passe que traversent les relations franco-allemandes? On savait la Chancelière rétive au style du président de la République. Mais au cours des derniers mois, Nicolas Sarkozy, plutôt réactif en matière de gestion de crise, a comme toujours accaparé le devant de la scène européenne, avec des commentaires méprisants sur l'inertie allemande. Laquelle aurait multiplié le coût du sauvetage de la Grèce. Au cours des dernières semaines, le chef de l'État avait, certes, modéré ses critiques, s'en tenant à une réserve inhabituelle de sa part. Toutefois, le mal était fait. Surtout que la presse allemande avait, fait inhabituel, tressé des lauriers au Président français. De plus, la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, s'était permise de stigmatiser l'excédent commercial allemand, comme s'il se faisait sur le dos des Européens. En réalité, nos voisins d'outre-Rhin sont plus dynamiques à l'export car ils ont conduit des réformes structurelles pour s'adapter à la mondialisation. De surcroît, ils répugnent à financer les pays du «Club Med» (Grèce, Portugal, Espagne, Italie...), aux économies chancelantes. Alors que les Allemands se faisaient traditionnellement les chantres du fédéralisme, l'intégration que représenterait désormais une gouvernance économique de la Zone euro les effraie. Angela Merkel plaide pour une culture de la stabilité à travers la réduction des déficits. Elle n'entend pas organiser des transferts financiers des plus riches vers les plus pauvres. C'est néanmoins oublier que la réunification allemande a été en grande partie financée par les Européens. En assurant que nos partenaires étaient désormais ouverts à un gouvernement économique, les Français ont peut-être donné le sentiment aux Allemands de vouloir leur forcer la main.

* Hubert Coudurier

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