TOUT EST DIT

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mercredi 9 juin 2010

Équité et habileté


En France, pour rendre acceptable un changement a priori impopulaire, il faut jongler avec les notions d'égalité et d'équité. C'est ce que fait le gouvernement avec la nouvelle réforme des retraites. S'ajoutant à la taxation des hauts revenus, la hausse des cotisations des fonctionnaires suggère que les salariés du secteur privé ne seront pas seuls à supporter la charge d'un financement durable. Avec cette démarche consistant à répartir l'effort sur plusieurs catégories de Français, toutes les inégalités inhérentes à la réforme ne sont pas gommées, loin de là. Face à l'espérance d'une vie décente quand survient la cessation d'activité, des différences subsistent, quel que soit l'âge, entre hommes et femmes, entre salariés diplômés et non diplômés, entre cadres supérieurs et ouvriers. Le fait de mettre à contribution des revenus supérieurs à 11.000€ par mois ne constitue pas une réponse comptable convaincante. Il aurait fallu, pour cela, renoncer à une partie significative des dispositions prévues par le bouclier fiscal. Il s'agit donc d'une mesure placée sous le signe de l'équité entre les « gros » et les « petits ». La hausse des cotisations des fonctionnaires relève de la même démarche, mais elle doit aussi s'apprécier dans le cadre d'une stratégie visant à exploiter les divisions syndicales. Cette annonce pénalise FO, qui est très implantée dans la Fonction publique mais qui se dissocie des autres syndicats, et elle facilite le travail pédagogique de François Chéréque en plein congrès de la CFDT. L'équité n'exclut pas l'habileté.

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