L'euro est au plus bas et continue sa chute vertigineuse, donnant le tournis aux marchés et aux économistes, qui prédisent déjà sa mort. Les ministres des Finances européens positivent et créent un fonds d'urgence
L'euro (AFP) continue sa chute interminable. Le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn s'est dit "préoccupé" par la vitesse à laquelle la monnaie unique perdait de sa valeur. L'annonce pessimiste du gouvernement hongrois jeudi dernier a effrayé de nouveau les marchés en pleine crise de confiance. "La Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce", avait expliqué l'un des hauts responsables hongrois du parti au pouvoir. Après la situation désastreuse des PIGS (Portugal, Italie, Grèce et Espagne), l'incertitude hongroise en a rajouté une couche. L'euro en a payé les frais en descendant lundi sous la barre des 1,19 dollars, sa plus basse valeur depuis quatre ans.
Scepticisme ambiant
Devant le spleen européen, les économistes font grise mine. Interrogés par le Sunday Telegraph, 12 économistes sur 25 ont jugé que la zone euro n'existerait plus dans sa forme actuelle d'ici cinq ans en raison de la crise financière chez plusieurs de ses membres. Seulement huit estiment que la zone économique européenne pourra réchapper à la crise sans damages irréversibles. Preuve de la peur d'une nouvelle chute de l'euro : Les banques européennes ont préféré déposer dans la nuit de dimanche à lundi un nouveau montant record à la Banque centrale européenne (BCE), pour être certaines de s'assurer un minimum de rendement.
La méthode Coué
Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Khan s'est voulu rassurant en déclarant qu'il ne décelait "aucun élément particulier d'inquiétude" concernant la situation financière de la Hongrie. Interviewé par TV5Monde, le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude JunckerBien a affirmé que bien que "la monnaie apparaisse très affaiblie aux yeux des marchés", en réalité "elle ne l'est pas car nos données fondamentales sont meilleures que celles du Japon et des Etats-Unis".
L'action européenne
Pas d'inquiétude officiellement mais pas de relâche non plus. Les ministres des Finances de la zone euro, réunis hier à Luxembourg, se sont mis d'accord sur la création d'un fonds d'urgence pour la zone euro d'un montant de 440 milliards d'euros. Cette somme sera mise à la disposition des Etats-membres se trouvant dans l'impossibilité, comme la Grèce, de pouvoir emprunter de l'argent sur les marchés financiers. Les ministres européens ont également décidé d'un commun accord de durcir la discipline budgétaire de la zone. "Nous allons améliorer le Pacte (de stabilité européen) en créant des sanctions intervenant plus tôt", a annoncé le président de l'Union européenne Herman Van Rompuy. Ainsi avant même que la dette d'un pays ne dépasse la barre imposée par Bruxelles de 3% du PIB, l'UE examinera les politiques budgétaires et pourra sanctionner les mauvais élèves.
Dominique Strauss-Kahn a salué la réaction "forte, puissante, organisée" de l'Union et compte sur une attitude désormais "plus sereine" des marchés. Espérons que ses vœux soient exaucés, si on ne veut pas à terme accueillir le retour des francs dans nos porte-monnaie.
mercredi 9 juin 2010
EURO – Et si c'était la fin…
Damien Bouhours
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