La décision allemande de s'attaquer à la spéculation financière, les difficultés des Européens à se mettre d'accord sur la mise en œuvre du plan de stabilisation financière de la zone euro et des déclarations de la chancelière Angela Merkel pèsent, mercredi matin, sur les marchés d'actions européens et la parité de l'euro face au dollar.
L'euro est en danger, a déclaré dans la matinée la chancelière allemande lors d'un discours au Bundestag. "Chacun d'entre nous ici peut ressentir que la crise actuelle de l'euro est le plus gros défi auquel l'Europe a à faire face depuis des décennies, depuis la signature du traité de Rome", a-t-elle dit, ajoutant : "Ce défi est existentiel. Et nous devons le relever." "Je réduirai la chose à l'essentiel, a-t-elle précisé : l'euro est le fondement de la croissance et de la prospérité, en même temps que le marché commun, également pour l'Allemagne. L'euro est en danger. (...) Si nous ne traitons pas ce danger, alors les conséquences pour nous en Europe seront incalculables." Angela Merkel a aussi déclaré que les Etats de l'Union européenne devaient "accélérer" les mesures d'assainissement budgétaire. Elle a insisté sur la nécessité de réformer le pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne, et sur une coordination plus étroite des politiques économiques au sein de la zone euro.
Vers 8 heures à Paris, l'euro valait 1,2194 dollar contre 1,2206 dollar mardi soir vers 23 heures. La monnaie européenne est tombée jusqu'à 1,2144 en début de journée, soit son plus bas niveau depuis le 17 avril 2006, victime de l'annonce par le régulateur allemand des marchés financiers, mardi, qu'il s'apprête à interdire certaines ventes à découvert – technique de spéculation à la baisse –, notamment sur des emprunts d'Etat de la zone euro et des titres de plusieurs établissements financiers. Certaines ventes à découvert sont dites sans contrepartie en actions ("naked"), et c'est précisément celles que vise l'interdiction imminente en Allemagne. La Bourse de Paris est repartie en forte baisse en début de séance après la décision des autorités allemandes sur les ventes à découvert. Vers 9 h 10, l'indice CAC 40, qui avait rebondi de plus de 2 % mardi, perdait 2,17 %. Londres a ouvert en baisse, perdant 1,58 % et Francfort 1,44 %.
Le chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), Jürgen Stark, estime, à la télévision publique allemande, que le plan de soutien à la zone euro fait "gagner du temps" mais ne réglera pas à lui seul les problèmes des pays en difficultés financières."Mais les problèmes fondamentaux de certains pays de la zone euro n'en seront pas réglés" pour autant, a-t-il dit, appelant les Etats concernés à remettre leurs finances publiques dans le droit chemin. Il rejette les craintes émises par l'économiste en chef de la Deutsche Bank, Thomas Mayer, selon lesquelles la BCE était menacée de se transformer en "mauvaise banque" en poursuivant ses achats d'obligations. Ce genre de propos "n'aide pas dans la discussion actuelle", déplore M. Stark, tout en assurant que la mission de la BCE n'avait pas changé : "Nous allons garantir la stabilité des prix pour les citoyens" européens.
mercredi 19 mai 2010
Nouveau vent de panique sur les Bourses européennes et l'euro
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire