Martine Aubry a dévoilé mardi soir les propositions de son parti pour la réforme des retraites. La patronne du PS envisage notamment de taxer les revenus du capital. Mais rejette toujours l'idée d'un allongement de la durée de cotisations. Et pour elle, pas question de toucher aux 60 ans.
Pas touche à l'âge légal de départ à la retraite! Si on a cru un temps que Martine Aubry pouvait bouger quelque peu sur ce sujet, la patronne des socialistes a mis fin au doute. Mardi, à la sortie du conseil national du Parti socialiste, elle a pris la parole pour dévoiler les propositions socialistes sur la réforme des retraites.
"Bâclé" et "extrêmement vague", voilà comment Martine Aubry juge le document d'orientation du gouvernement diffusé dimanche soir. Le PS, jusque-là uniquement positionné sur le terrain de la contestation, a répondu à ses détracteurs ce mardi en proposant un projet "durable, juste et efficace". Un projet visant à pérenniser l'actuel système, donc sans toucher à la sacro-sainte durée de cotisation, ni même à l'âge légal de départ en retraite. "Nous recherchons pour 2025, puisque nous allons commencer par le financement, 45 milliards d'euros (...) auquel nous ajoutons 5 milliards d'euros que nous voulons mettre pour financer les retraites des emplois pénibles, donc 50 milliards d'euros", a dit la maire de Lille en introduction de sa conférence de presse au siège du parti.
Pour permettre au système de perdurer, les socialistes proposent de mettre à contribution les revenus du capital. Ils envisagent ainsi de porter de 5 à 38% les prélèvements sociaux sur les bonus et les stock-options, de relever le "forfait social" appliqué à l'intéressement et la participation (de 4 à 20%), d'appliquer la Contribution sociale généralisée (CSG) aux revenus du capital qui en sont exonérés et d'augmenter de 0,5% la TVA pour compenser la suppression de la taxe professionnelle.
Les intenses négociations qui se sont déroulées en interne au PS ont porté leurs fruits. Et l'arbre est plein de promesses. Martine Aubry a ainsi proposé une "augmentation modérée et étalée dans le temps" des cotisations patronales et salariales mais uniquement à partir de 2012, pour ne pas prélever "sur le pouvoir d'achat": "augmentation de 0,1% de cotisations salariales et employeur chaque année pour atteindre 1% au bout de dix ans", ce qui rapporterait 12 milliards d'euros au système des retraites. "Au bout des dix ans, cela coûte entre 20 et 25 euros par mois pour le salaire moyen", a-t-elle calculé.
Et dans l'hypothèse ou ce financement alternatif ne suffirait pas, le PS admet du bout des lèvres l'hypothèse d'un "nouvel allongement de durée de cotisation" mais "celui-ci ne devrait pas excéder la moitié des gains d'espérance de vie". Mais il n'est tout cas pas question de toucher à l'âge légal de départ à la retraite car "c'est une "protection pour les Français". Selon un sondage publié dans La Tribune, les Français jugaient néanmoins nécessaire, il y a un peu moins d'un mois, le relèvement de l'âge légal de la retraite et la moitié est prête à travailler jusqu'à 62 ans.
Avec le calcul de M. Aubry (plus électoraliste qu'efficace), les retraites de ceux qui seront à la retraite dans dix ans ne seront pas assurées.)
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