TOUT EST DIT

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mercredi 19 mai 2010

Retraites : l'UMP pilonne les propositions du PS#

La riposte ne s'est pas fait attendre : à peine le PS avait-il, mardi 18 mai au soir, fait connaître son plan pour les retraites, que l'UMP sautait sur l'occasion de le descendre en flammes. Selon Le Parisien, Nicolas Sarkozy a interpellé en début de semaine les ténors de la majorité, leur demandant "d'enlever les gants blancs" pour parler des socialistes. "Secouez-vous ! Il faut taper, taper !" aurait lancé le chef de l'Etat. Une consigne visiblement bien assimilée : toute la journée de mercredi, les ténors du parti présidentiel ont pilonné les propositions socialistes.
Pour Xavier Bertrand, l'ensemble des solutions du PS sont "un tour de passe-passe tellement démagogique que c'en est une insulte au bon sens des Français". L'UMP attaque particulièrement les solutions de financement des socialistes. Ceux-ci proposent de ne pas reculer l'âge légal de départ à la retraite (sans l'exclure à plus long terme), mais de trouver des moyens de financement nouveaux, essentiellement auprès des revenus du capital.

Pour Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, cela revient à "faire peser le financement des retraites sur l'emploi, les classes moyennes et parfois les Français les plus modestes". Plus précis, Xavier Bertrand évoque par exemple le projet socialiste d'appliquer la CSG (contribution sociale généralisée) aux produits du capital. Selon lui, cette taxe pèserait sur "les 20 millions de contrats d'assurance-vie" existant en France. Un chiffre sans doute quelque peu exagéré : selon Libération, en 2008, on ne comptait que 12 millions de Français titulaires d'un contrat d'assurance-vie, pour plus de 1 000 milliards d'euros.

Réponse, une heure plus tard, de Benoît Hamon : cette mesure n'est "absolument pas dans notre projet". Vrai et faux : le projet socialiste mentionne "l'application de la CSG sur les revenus du capital actuellement exonérés", sans préciser lesquels. Or, les assurances-vie sont – en partie – exonérées de cette taxe.

LE PREMIER MINISTRE MONTE À L'ASSAUT

Mais c'est François Fillon qui s'est montré le plus méticuleux dans ses attaques. A la tribune de l'Assemblée, il a fustigé une série de points précis. Le PS propose ainsi de "relever de 4 % à 20 % le 'forfait social' appliqué à l'intéressement et la participation". Pour le premier ministre, cette taxe toucherait "un tiers des salariés" pour l'intéressement et "44 % d'entre eux" pour la participation.

François Fillon a également accusé les socialistes "d'inventer des recettes virtuelles". Le premier ministre a pris l'exemple "deux milliards d'euros prélevés sur les stock-options et sur les bonus. Deux milliards d'euros sur une assiette de 2,7 milliards d'euros, c'est un taux de 70 %. Autant dire que cette assiette vous l'aurez une fois, une année, et pas deux !"

Réponse outrée, là encore, de Benoît Hamon : François Fillon a pris "des hypothèses complètement farfelues". Le projet socialiste mentionne pourtant explicitement "la majoration des prélèvements sociaux sur les bonus et les stock-options (de 5 % à 38 %)", supposée rapporter 2 milliards d'euros par an. Quant à "l'assiette de 2,7 milliards" évoquée par François Fillon, impossible d'en trouver trace. Un rapport de la Cour des comptes estimait en 2007 à 8,5 milliards d'euros le montant des stock-options versées dans l'année.

Les invectives et les procès en incompétence ont continué sur le même ton. Le socialiste Jean-Marie Le Guen a ainsi répondu au premier ministre : "En 2003 vous étiez le ministre de la réforme qui prétendait régler le problème des retraites jusqu'en 2020." A droite, Eric Woerth, ministre du Travail, accuse les socialistes de vouloir "infliger à la France un choc fiscal sans précédent". Il estime que "60 % des mesures" proposées par l'opposition "taxent le travail".

"Dès qu'on parle de taxer les revenus du capital et taxer les banques, c'est l'ensemble du gouvernement qui se lève tel le conseil d'administration d'une banque française outrée, pour expliquer que c'est impossible, inadmissible, inacceptable", a rétorqué Benoît Hamon, pour qui "le gouvernement entend faire peser l'effort sur la totalité des salariés et des retraités". Une chose semble certaine : la joute verbale n'en est qu'à ses débuts.

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