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samedi 22 mai 2010

Déficits : l'Europe prête à des sanctions

Les ministres européens des Finances sont d'accord pour de nouvelles mesures répressives «financières et non financières» contre les États les plus laxistes.

À Bruxelles

La fièvre sur les marchés les poussait à serrer les rangs. Vendredi à Bruxelles, les ministres européens des Finances ont fait front commun, tout en s'apprêtant à avaler la potion de discipline budgétaire prônée par l'Allemagne pour sortir enfin de la crise de la dette.

Le «groupe de travail» placé sous la houlette du président du Conseil, Herman Van Rompuy, est tombé d'accord sur quatre grands objectifs: intensifier la discipline budgétaire, réduire les divergences de compétitivité, mettre en place un mécanisme de gestion de crise efficace, et renforcer la gouvernance économique. Pour les modalités pratiques, il faudra attendre: les conclusions finales seront publiées en octobre, avec un rapport intermédiaire en juin.

«Nous essayons de voir ce que nous pouvons faire très vite », a assuré Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue allemand, Wolfgang Schäuble. L'heure est en effet à l'apaisement. « On est dans un travail de rassemblement. Aucun membre de l'Eurogroupe ne sera laissé sur le bord de la route», a ajouté la ministre française. L'apparente cacophonie européenne, notamment autour de la décision unilatérale de l'Allemagne d'interdire les ventes à découvert, avait largement contribué à inquiéter les marchés cette semaine. Vendredi, «les progrès ont été beaucoup plus importants que beaucoup le prévoyaient», a ajouté M. Schäuble.

Sur cette base, aucune décision n'a été arrêtée sur les positions radicales de l'Allemagne, qui fait le forcing pour une stricte orthodoxie budgétaire. Et prône des sanctions draconiennes pour les paniers percés : blocage de certaines subventions, suspension temporaire des droits de vote… La Commission avait proposé la semaine dernière d'imposer un examen des budgets nationaux par l'UE avant le vote des Parlements nationaux. Berlin souhaite que cet examen soit mené par la BCE ou un «cercle d'instituts de recherche indépendants ».

Mise en faillite des États

L'Allemagne voit là une contrepartie à son feu vert au gigantesque plan de stabilisation de la zone euro. Elle va jusqu'à envisager une possibilité de mise en faillite des États trop endettés. «Cela ne rentre pas dans les thèmes évoqués », a assuré Mme Lagarde.

Certaines propositions allemandes nécessiteraient une modification des traités - ce qui fait tiquer la Commission et de nombreux pays. «On va le plus possible travailler dans le cadre du traité actuel», a souligné M. Van Rompuy. Mais «il y a un consensus sur le principe qu'il faut des sanctions, financières et non financières », a-t-il ajouté.

D'autres pistes, plus inattendues, ont également été évoquées. Certaines ont sans doute peu de chances d'aboutir, comme l'idée d'une mutualisation d'une partie de la dette souveraine des pays respectant la discipline budgétaire. L'Allemagne, en effet, y est très hostile.

La réunion de vendredi a aussi permis aux seize ministres de l'Eurogroupe de faire rapidement le point sur le gigantesque mécanisme de stabilisation de la zone euro décidé il y a deux semaines.

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