TOUT EST DIT

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mardi 23 mars 2010

Eric Woerth, l'homme qui fait trembler la CGT

Avec France Inter, la chronique de Bernard Maris, économiste. Eric Woerth, ex-ministre du Budget, est passé ministre du Travail. Avec un tel réformateur libéral, les syndicats ont de quoi s'inquiéter.

Mobilisation syndicale à propos de l’emploi, et des retraites au lendemain des urnes, avec 6 syndicats, CFDT, CGT, FO, FSU, UNSA et Solidaires, pour une journée d’action. Outre les retraites et l’emploi, ce sont le pouvoir d’achat et les conditions de travail qui feront partie des mots d’ordre.

L’ambiance n’est pas totalement sereine ni unitaire du coté des syndicats, car certaines centrales sont menacées par les nouvelles règles de représentativité. La CFTC et la CFE-CGC restent à l’écart du mouvement.

Jeux de pouvoirs au Medef
Du coté du patronat on sera très attentif à l’ampleur du mouvement, et on fourbit ses armes pour le contrôle du Medef.

Il semblerait qu’à l’époque des services, représentés par Madame Parisot, puisse succèder celle des industriels, qui sont de retour à travers des personnages comme Monsieur Saint-Geours, patron de l’UIMM, Union des industries métallurgiques et minières qui n’a jamais vraiment digéré la période Parisot ou Pierre Gattaz, le fils d’Yvon Gattaz, président de la Fédération des industries électroniques.

L’UIMM reconnaît que les élections pèseront sur le climat politique et social du printemps et dès lors « sur les marges de manœuvres dont disposera le gouvernement pour des décisions difficiles. »

La "contre-réforme" de Woerth


Or le gouvernement a un nouveau ministre du travail en la personne d’Eric Woerth. Et quel signe entend donner le président de la République en nommant Monsieur Woerth ? Eric Woerth est un vieux chiraquien, et il est remplacé par un autre chiraquien au budget, Monsieur Baroin.

C’est néanmoins un sarkozyste convaincu, il a été trésorier de l’UMP, puis ministre du budget mais c’est aussi et surtout le réformateur de la fonction publique. C’est lui qui a été chargé de l’évaluation des politiques publiques et qui a mis en pratique budgétaire le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

Et Woerth est plus un réformateur qu’un gestionnaire de comptes. Il ne se contente pas de faire des additions et des soustractions ou des règles de trois comme on le fait habituellement à la direction du Trésor, c’est un libéral convaincu, il vient du cabinet Arthur Andersen de triste mémoire. Et c’est ce qui veut peut-être dire que la « réforme » ou la « contre-réforme » ça dépend de quel coté du miroir vous êtes, des retraites se fera, bon gré mal gré.

Les syndicats inquiets
Et c’est ce qui inquiète les syndicats. Bernard Thibaut a souligné le fait que Monsieur Woerth était l’ homme de la révision des politiques publiques et du dégraissage de la fonction publique, ce qui n’est pas faux. Il a déploré qu’on change trop vite de Ministre du travail, ou plutôt qu’on les use rapidement les uns après les autres, après leur avoir fait faire une mauvaise action, Xavier Darcos sur le travail le dimanche ou Xavier Bertrand à propos du temps de travail.

Quelle mauvaise action, au sens de Bernard Thibault pourrait commettre Eric Woerth ? Allonger la durée de cotisation, retarder l’âge du départ à la retraite ? N’oublions pas que Monsieur Woerth a été ministre du budget et qu’il sait ce que quelques points de TVA sociale représentent.

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