Les médecins qui prescrivent des médicaments chers vont peut-être se voir infliger des sanctions à partir de l'année prochaine. Les députés ont voté un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale qui contraint les praticiens à prescrire des produits pour lesquels il existe une version générique bon marché le cas échéant, « à moins que des raisons particulières tenant au patient ne s'y opposent ». Les médecins récalcitrants pourront passer sous le régime de « l'entente préalable », qui prévoit un accord de l'assurance-maladie avant la prise en charge des actes qu'ils effectuent.
Présentée par les rapporteurs UMP Jean-Pierre Door et Yves Bur, cette mesure a reçu le soutien de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot. Le problème visé par les parlementaires est bien connu de l'assurance-maladie. Lorsqu'un médicament perd son brevet, les dépenses se déportent, normalement, vers les versions génériques meilleur marché. En théorie, le médecin n'a pas à changer ses habitudes : il peut continuer à prescrire le même produit, puisque c'est le pharmacien qui lui substitue un générique. En pratique, il en est souvent autrement. Les visiteurs médicaux des laboratoires pharmaceutiques parviennent fréquement à convaincre les médecins de ne plus prescrire l'ancien produit génériqué mais une nouvelle molécule plus performante de la même classe thérapeutique. Le cas le plus flagrant est celui d'AstraZeneca, dont le nouvel antiulcéreux Inexium est devenu l'un des produits les plus lucratifs du marché français après la tombée dans le domaine public de son produit plus ancien Mopral. « Trop de praticiens privilégient les médicaments récents plutôt que les molécules génériquées, bien que leur efficacité thérapeutique soit équivalente », a argumenté Jean-Pierre Door. « Ce déplacement des prescriptions vers des médicaments en dehors du répertoire des génériques représente un surcoût de plusieurs dizaines de millions d'euros par an pour l'assurance-maladie », a renchéri Yves Bur. Reste à savoir si cette mesure survivra lors du passage du projet de loi au Sénat la semaine prochaine.
Propositions repoussées
L'Assemblée nationale a terminé l'examen du texte vendredi. Elle a repoussé de nombreuses réformes proposées par certains députés, y compris des mesures qui avaient bénéficié d'un très large soutien lors de leur examen en commission. Les parlementaires ont ainsi renoncé à augmenter les prélèvements sociaux sur les jeux et les ventes de bijoux et métaux précieux, les amendements adoptés en commission en ce sens n'ayant finalement pas été soutenus. Ils ont aussi repoussé l'amendement prévoyant que le premier jour de carence des arrêts maladie ne soit plus pris en charge par la Sécurité sociale.
C'EST UNE ATTEINTE À MA LIBERTÉ INDIVIDUELLE !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire