lundi 21 octobre 2013
Une grande leçon de cynisme
Une grande leçon de cynisme
De François Hollande, on savait à peu près tout : sa capacité à rebondir, à se relever de toutes les épreuves sans paraître en être affecté. De là lui était venu un surnom : « Culbuto ».
De François Hollande, on connaissait aussi sa difficulté à trancher, son indécision chronique servie par un grand art du compromis, de l’arrangement -- son côté manœuvrier disent ses adversaires. Une réputation de mollesse et de flou à l’origine d’un autre surnom, bien plus cruel : « Flanby ».
De François Hollande, on savait encore son goût pour la lenteur, cherchant à donner du temps là où il n’y en a pas, à repousser à plus tard les décisions comme les réformes. Un côté bonasse qui lui avait valu le doux surnom de « Pépère ».
On savait aussi qu’il était sympathique, convivial, que lui Président, il n’antagoniserait pas les Français, parce qu’il avait, contrairement à son prédécesseur, un bon fond et un solide sens de l’humour mis au service de la conciliation. Ce n’était pas toujours le meilleur moyen de faire de la politique sérieusement, mais c’était sa nature, voilà tout. Et on l’avait pour cette raison depuis longtemps surnommé « Monsieur petite blague ».
Ce qu’on ne savait pas, et que révèle l’affaire Leonarda, c’est que l’homme est d’abord un politique cynique. La gestion pitoyable de cette crise, son dénouement invraisemblable sont un sommet du genre. Ayant laissé le poison se répandre à gauche pendant cinq longues journées, histoire de fragiliser son très populaire ministre de l’Intérieur, le chef de l’Etat n’a voulu donner raison à aucun camp et a pour cela choisi d’instrumentaliser une mineure sous influence en lui donnant, à elle, les clefs d’une décision impossible qu’il revenait, à lui, de prendre. Se défausser, dégager sa responsabilité quel qu’en soit le prix: il n’y a pas encore de surnom pour cela, mais nul doute que ça viendra.
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