TOUT EST DIT

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lundi 21 octobre 2013

François Hollande, le cul entre deux gauches

Le président avait l'occasion de clarifier sa politique d'immigration et de nous dire qui il est. Sa proposition tordue s'est transformée en boomerang.


Manuel Valls est vraiment gentil de rendre hommage à la "générosité" du président de la République dans l'affaire Leonarda. On préfère penser qu'il ne croit pas à ce qu'il dit. Pour une fois, il a dérogé à cette conduite de rectitude et à ce parler-vrai qui font son originalité au sein du cheptel socialiste. Faire crédit de sa générosité à François Hollande lorsque celui-ci invite la jeune fille a revenir enFrance, mais seule, c'est jouer les imbéciles et le prendre pour un imbécile, et nous avec. Il est difficile en effet d'imaginer que le président ignorerait les textes, qui, au nom du respect de la vie privée et familiale et au nom de l'intérêt supérieur de l'enfant, interdisent qu'on sépare celui-ci de sa famille. Et difficile d'imaginer que la famille en question accepterait cette proposition.
Il faudrait au demeurant que le président soit bien cynique pour fouler aux pieds les valeurs induites par le lien familial, lui qui est un homme de gauche, s'il est vrai que, selon le mot célèbre de Bartolone, il y a la loi, mais il y a les valeurs. Cette prétendue générosité ne trompe que les gogos. Elle n'est qu'un clin d'oeil adressé à la gauche des valeurs par la gauche du droit à laquelle par fonction appartient le président. Le cul entre deux gauches, celui-ci n'a trouvé que ce stratagème hasardeux pour résoudre l'extrême embarras dans lequel il se trouve. La réponse insolente du père de la jeune fille a eu d'ailleurs tôt fait de mouiller le pétard présidentiel. "Monsieur Hollande n'est pas le papa de Leonarda", s'est esclaffé le voyou, bafouant aux yeux du monde le président de la France.
Certains nomment synthèse la proposition tordue imaginée par celui-ci. Quelle synthèse ? Une synthèse est une opération destinée à simplifier une situation complexe. On en est loin ! Hollande, par sa maladresse et son indécision, a pour longtemps pétrifié la fracture idéologique qui divise non seulement le pays, mais la gauche elle-même. Il s'est coupé les mains. Il fallait choisir : ou désavouer Valls, ou le conforter. L'occasion était là qui aurait enfin permis au président de la République de dire qui il est, pour quoi faire il est là, et où il va

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