Près d'un Français sur cinq n'ayant pas confiance dans le président de la République cite la fiscalité comme facteur explicatif de sa défiance. Un tournant, selon Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique-opinion de Harris Interactive.
Quoi qu'il en soit, une enquête d'opinion de Harris Interactive publié ce mercredi apporte un éclairage sur les dessous de ces débats. Elle indique en effet que " pour la première fois, la thématique fiscale constitueun élément explicatif de l'absence de confiance exprimée en François Hollande pour près d'un Français sur cinq ", affirme Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique-opinion de l'institut de sondages.
" Tendanciellement, entre 7 et 10% des Français n'accordant pas leur confiance au Président mentionnaient les impôts. Aujourd'hui, ce sont 19% d'entre eux, détaille encore le politologue. Et alors qu'en juin ou juillet derniers les principales critiques reposaient sur la personnalité du chef de l'Etat ("mou", "incompétent") ou sur sa difficulté à traduire en actes ses promesses de campagne ("mensonges", "promesses non tenues") le terme "impôts" occupe aujourd'hui - et pour la première fois - une place centrale ".
Les déçus de la fiscalité sont aussi à gauche
Si, sans surprise, les électeurs de droite et les plus de 50 ans se montrent le plus sensibles à cette thématique, l'étude fait apparaître une " proportion non négligeable d'électeurs de François Hollande ". Ces déçus de gauche de la fiscalité représentent 20% des personnes ne lui accordant plus leur confiance. Autre première, selon Harris Interactive, des personnes issues des catégories populaires s'emparent à leur tour de ce sujet, soit 14% des sondés exprimant un avis négatif sur le président.
A l'inverse, écrit encore Jean-Daniel Lévy, " les 35% de Français déclarant faire confiance à François Hollande ne mobilisent pas l'argument selon lequel la fiscalité serait empreinte de justice. Et la frange de la Gauche qui avait vibré au Bourget à la résonance du terme " égalité " ne mobilise pas ce terme pour qualifier positivement l'action du Président ". D'après lui, " les Français perçoivent plus la fiscalité comme une dépense immédiate de leur part sans que la finalité de l'utilisation des fonds ne soit perçue alors, qu'en début de mandat, ils la considéraient plus comme un investissement pour la préparation de l'avenir ".
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire