TOUT EST DIT

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mercredi 4 septembre 2013

Assis sur un tas de cadavres

Assis sur un tas de cadavres


Les morts reposent, les vivants fuient. Au train où vont les choses, il n’y aura bientôt plus personne à bombarder en Syrie. Deux millions d’habitants, soit un sur dix, ont déjà quitté la mère patrie. En matière d’exode, les chiffres dévoilés hier par l’ONU donnent le vertige. Du jamais vu dans l’histoire récente.
Les réfugiés, avec le désespoir pour unique bagage, s’installent au-delà des frontières proches. D’immenses camps d’infortune grossissent alentours : Jordanie, Liban, Turquie, Irak. Tout y manque, à commencer par l’eau. Les maladies prospèrent, l’horreur sociale aussi. L’Unicef pointe notamment les risques de travail forcé, de mariages précoces et d’exploitation sexuelle.
Au-delà du regard porté sur le régime de Damas, cette calamité humanitaire s’impose au monde. D’autant que les pays d’accueil, débordés, lancent à leur tour des SOS. Ils ne réclament pas des armes, eux, mais de l’argent pour héberger et soigner. Soit cinq milliards de dollars jusqu’alors introuvables…
Pareil désastre, avec ou sans attaque chimique, devrait suffire à condamner Assad. Au contraire, il triomphe ! La valse-hésitation d’Obama lui tient lieu de victoire provisoire. La Russie le soutient toujours. Et la France, dindon de la farce tragique, devient un “ennemi” privilégié. Assis sur un tas de cadavres, le président syrien maintient ses positions. De toute façon, désormais, en redescendre signerait sa propre mort…

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