TOUT EST DIT

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jeudi 1 août 2013

Un malentendu historique

Un malentendu historique


Avec 26% de satisfaits selon la dernière étude IFOP, l’impopularité du président Hollande après 14 mois de pouvoir bat tous les records (37% Sarkozy, 35% Chirac, 41% Mitterrand, 55% VGE). Or, les dirigeants socialistes se trompent du tout au tour dans l’analyse des causes de cette débâcle. Ils sont convaincus, en leur for intérieur, que le rejet de l’opinion est le fruit de l’augmentation vertigineuse du taux de chômage sur laquelle ils n’auraient pas de prise. Ils pensent qu’un retournement de la croissance, annoncé par le ministre de l’économie en 2014, est de nature à renouer le lien de confiance avec les citoyens. Or, tout à leur volonté de bien faire et de plaire (pourquoi leur dénier cette ambition), ils vivent désormais dans un monde imaginaire, un univers de petits bonshommes et petites bonnes femmes confits de leur réussite et de leur importance, coupé des réalités matérielles et psychologiques de la Nation. Tapant en permanence à côté de la plaque, ils sont dans l’incapacité absolue de percevoir les raisons du drame qui est en train de se nouer et par conséquent, d’assumer leur responsabilité, voire de corriger le tir. Les Français, par delà droite et gauche, sont un peuple intelligent qui sanctionne aujourd’hui une conduite, un comportement, et ne leur pardonnera jamais les fautes de nature éthique commises depuis 14 mois :
-          un sectarisme profond, qui se traduit dans un langage de haine permanent envers l’opposition démocratique ou l’épuration de la fonction publique ;
-          la stratégie quotidienne de dissimulation ou d’enfouissement, notamment sur les faits divers, l’insécurité, les banlieues, l’immigration ;
-          les déchirements  d’une Nation qui est avide d’unité, notamment dans la manière dont a été menée la réforme du mariage;
-          la dérobade et le refus d’assumer des décisions difficile et impopulaire (sur les retraites, le temps de travail) ;
-          Un comportement obtus qui consiste à s’enfermer et persévérer dans ses erreurs notamment le matraquage fiscal, cause majeure de l’effondrement économique ;
-          La soumission aux groupes de pression, souvent les plus radicaux, qui donnent le sentiment d’avoir pris le contrôle du pays ;
-          L’usage de la méthode Coué, sur l’emploi et la croissance, dont les Français sentent bien le caractère artificiel et de fuite devant le réel.
-         L’habitude prise, scandaleuse aux yeux des Français, d’accuser leurs prédécesseurs  de tous les maux , ce qui revient à se dérober face au principe de responsabilité.
Il ne sert strictement à rien de déverser des torrents de haine ou de caricature envers les dirigeants du pays. La question n’est plus celle d’une politique de gauche ou de droite. Le phénomène auquel nous assistons n’est pas seulement celui de l’échec d’une politique, mais un immense malentendu entre l’équipe au pouvoir et la Nation qui paraissent vivre dans deux mondes différents, l’une dans son fantasme et l’autre dans le réel, un immense malentendu sans précédent dans l’histoire récente. S’il y avait un homme d’Etat dans cette barque folle, ce vaisseau fantôme, à la dérive, il taperait du poing sur la table, provoquerait un événement, une démission majeure, une dissolution, un référendum, un coup d’éclat, un choc psychologique, pour tenter de conjurer la catastrophe. Tel n’est à l’évidence pas le cas. Une seule question se pose maintenant: comment préparer l’avenir ?

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