Facile, dira-t-on. Nous, nous connaissons la fin de l'histoire, l'étourdi qui s'est fourvoyé était loin de s'en douter. Mais, si nombre de ses contemporains ont compris qu'il se trompait et l'ont mis en garde, alors, oui, on peut parler d'erreur historique, car il avait le choix, et il a fait le mauvais - il a travaillé contre ses propres intérêts et ceux de son peuple, qu'il a conduit au désastre.
Attention : il ne faut pas confondre erreur et crime. La traite négrière, les exactions coloniales, le génocide arménien, la Shoah, le goulag, voire la Révolution culturelle chinoise, ne sont pas des «erreurs», mais des scélératesses. Le crime frappe les autres, l'erreur, soi-même.
Mais pourquoi les hommes se trompent-ils avec autant de constance ? Les moralistes - il faut lire le portrait à charge des princes que dresse Erasme dans son Eloge de la folie - ont évoqué pêle-mêle leur ambition effrénée, leur propension à s'entourer de valets, la confusion entre bien public et intérêt privé... En un mot comme en cent, l'orgueil et la démesure, ces grands pourvoyeurs de la folie humaine.
On lit dans la Bible, au livre des Rois, cette réplique de Roboam, fils de Salomon, aux tribus d'Israël qui lui promettent l'allégeance en échange d'un traitement plus doux que celui que leur avait réservé son devancier : «Eh bien ! Mon père vous a chargés d'un joug pesant, et moi je rendrai votre joug plus pesant encore ; mon père vous a châtiés avec des fouets, et moi je vous châtierai avec des scorpions.» (1 Rois 12.) Les vieux conseillers de Salomon l'ont engagé à la modération. Le prince préfère écouter ses jeunes compagnons, «qui avaient grandi avec lui», qui le poussent à la confrontation. Cela lui vaut la division de son royaume, Juda d'un côté, Israël de l'autre. Qui sait, l'histoire sainte, et l'histoire tout court, auraient pu tourner différemment...
Le narcissisme démesuré rend gouvernants et gouvernés stupides, autrement dit incapables de comprendre les mobiles de leurs adversaires et les conséquences de leurs propres actes.
Dans le fatras sans fond de la folie humaine, voici 10 boulettes catastrophiques choisies dans le bêtisier de l'histoire. Si toutes n'ont pas eu le même poids dans la vie des peuples qui les ont commises, aucune n'est anecdotique : à des degrés divers, elles en ont toutes affecté le destin.
ISRAËL : LA RÉVOLTE DE TROP QUI S'EST PAYÉE PENDANT DIX-NEUF SIÈCLES
En 132 après J.-C., deux chefs, Rabbi Akiba et Siméon Ben Koziva, dressent la Judée contre Hadrien, empereur romain féru de culture grecque qui, ayant peu de patience pour les coutumes barbares de ses sujets juifs, veut faire de Jérusalem une cité et y interdire la circoncision. Le soulèvement de trop. Déjà, une grande révolte allumée par les Zélotes avait abouti en 70 à la destruction par Titus du temple de Jérusalem. Recommencer était pure folie. L'Empire romain est au zénith. Les chances de victoire, nulles. Bar Kokhba parvient d'abord à instaurer un Etat juif et fait battre monnaie. Il faudra trois ans et 12 légions pour mater la révolte, certaines venues de Bretagne et du Danube.
De ce désastre, la Judée ne se relèvera pas : pays dévasté, population décimée, Jérusalem remplacée par une cité romaine nommée Ælia Capitolina, interdite aux juifs. Hadrien rebaptise la Judée la Syrie-Palestine, du nom d'un peuple disparu depuis mille ans, les Philistins. Dès le début de la révolte, des hommes influents s'y étaient opposés, dont Rabbi Eléazar de Modi'in, l'oncle de Siméon. Ils avaient raison. Ce fut une erreur monumentale : le pays échappe pour dix-neuf siècles aux juifs. La même cause, le messianisme politique, pourrait-il aujourd'hui produire le même effet, le suicide de l'entité juive souveraine en terre d'Israël ?
LOUIS XIV, EN RÉVOQUANT L'ÉDIT DE NANTES, FAIT CADEAU DE NOS ÉLITES À NOS ADVERSAIRES
Une «grande plaie de l'Etat», c'est ainsi que Voltaire, grand admirateur de Louis XIV pourtant, qualifie la révocation de l'édit de 1598. Avec ce texte qui admettait, pour la première fois dans le cadre d'un royaume centralisé, l'existence légale du protestantisme, Henri IV clôturait trente-six ans de guerres de Religion. Avec l'édit de Fontainebleau du 18 octobre 1685, Louis XIV efface d'un trait de plume l'œuvre de son grand-père. Il met ainsi fin à une voie française originale, qui avait permis à ce pays catholique, mais gallican, d'échapper largement aux excès de la Contre-Réforme.
L'édit est fort bien accueilli par la grande majorité des Français. Le roi est salué comme un nouveau Constantin, l'illustration vivante du vieil adage «Un roy, une foi, une loi». Il y a aussi des voix dissidentes, un Vauban, par exemple, qui ne tarde pas à dénoncer «les maux très dommageables à l'Etat que [l'édit] a causés et peut encore causer».
Et des maux dommageables, il y en eut. Sur le million d'âmes qui constituait la communauté huguenote du royaume, quelque 200 000, dont de nombreux financiers, manufacturiers, marchands, artisans et intellectuels, sont allés enrichir les pays protestants voisins. La France en fut appauvrie d'autant pour longtemps.
JACQUES II D'ANGLETERRE : L'OBSTINATION D'UN MAUVAIS ROI RUINE L'ABSOLUTISME. TANT MIEUX !
Lorsque la république établie par Cromwell rend l'âme et que le Parlement rappelle Charles II Stuart de son exil, en 1660, cette «restauration» installe au pouvoir une monarchie forte, presque absolue. A sa mort, en 1685, l'avenir du trône semble assuré.
Encore faudrait-il que son frère et successeur fasse preuve d'un minimum de doigté. Or, Jacques II, catholique déclaré, est de s urcroît un homme peu intelligent, et, surtout, fort obstiné, qui favorise ses coreligionnaires catholiques et va jusqu'à renouer officiellement avec le pape. Contre l'avis du pape lui-même.
C'est la naissance d'un fils issu de l'union de Jacques avec Marie de Modène, autrement dit la perspective d'un pouvoir catholique et «despotique» indéfiniment reconduit, qui provoque la Glorieuse Révolution. Le 30 juin 1688, un groupe d'insurgés invite Guillaume d'Orange-Nassau, qui gouverne la Hollande, et sa femme Marie, la propre fille protestante de Jacques II, à venir régner sur l'Angleterre. La devise choisie : «Pour la religion protestante, pour le Parlement libre».
Guillaume débarque à Torbay, dans le Devon, et marche sur Londres. Jacques II se réfugie à Saint-Germain-en-Laye auprès de Louis XIV, son modèle et protecteur. Le 23 février 1689, Guillaume et Marie sont couronnés roi et reine d'Angleterre.
Les principes du nouveau régime - suprématie du Parlement, indépendance du judiciaire, liberté de culte, droits de l'individu - sont gravés dans un Bill Of Rights que le Parlement adopte la même année.
Les Anglais viennent d'inventer la première monarchie constitutionnelle de l'histoire. Grâces en soient rendues aux errements de ce crétin qu'était le roi Jacques II.
LOUIS XVI FUIT SON ROYAUME. EN CELA, IL SE TIRE UN BOULET DANS LE PIED.
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, peu après minuit, Louis XVI, déguisé en valet de chambre, et la famille royale quittent les Tuileries dans une voiture de ville. Le roi se dirige vers l'est. Son intention est de se rendre à Metz, d'y rejoindre les troupes contre-révolutionnaires du marquis de Bouillé et de revenir à leur tête dans la capitale pour y rétablir son autorité absolutiste.
Louis joue de malchance. Au relais de Sainte-Menehould, il est reconnu par le maître de poste Jean-Baptiste Drouet, qui galope jusqu'à Varennes et fait barricader la route. Le procureur-syndic du roi, l'épicier Jean-Baptiste Sauce, conduit la famille royale dans sa modeste demeure. Tôt le matin, on décide de renvoyer tout ce beau monde à Paris. A 8 heures, la berline royale reprend le chemin de la capitale. Le 25 juin à 22 heures, elle sera aux Tuileries. Le voyage de cauchemar, sous les quolibets, aura duré quatre jours !
Varennes fut la plus grave erreur d'un roi conseillé par des réactionnaires imbéciles. Il aurait fallu un homme d'une autre trempe, qui comprenne ce qu'un Mirabeau, patriote modéré devenu conseiller occulte du prince, ne cessait de lui prêcher : que l'Ancien Régime était mort et que nul n'était en mesure de le ressusciter. Mais, plaidait-il, le nouveau régime pouvait parfaitement s'accommoder d'une monarchie à l'anglaise. A condition que le roi prenne hardiment la tête d'une nation d'égaux.
C'était jouable. Jusque-là, l'idée républicaine n'avait guère d'adeptes. Après Varennes, la messe est dite. La peur de l'invasion étrangère, la ferveur révolutionnaire, la haine du roi, traître à la Révolution et à la patrie, font le lit de la république. Varennes, c'est la vraie mort de la monarchie française.
LE TRAITÉ DE VERSAILLES, QUI MET FIN AU CARNAGE DE 1914-1918, CLÔT UNE GUERRE ET EN PRÉPARE UNE AUTRE
Jamais victoire n'avait été aussi chèrement payée : 9 millions de morts, presque autant d'invalides. Pour comprendre la débâcle de la France de juin 1940, il suffit de contempler ses monuments aux morts de la Grande Guerre : toute une génération passée à la trappe, avec des conséquences démographiques, économiques et psychologiques dévastatrices.
Le traité de paix qui sanctionna cette victoire à la Pyrrhus fut signé dans la galerie des Glaces du château de Versailles, le 28 juin 1919. Le lieu était censé effacer l'humiliation de la défaite de Napoléon III face aux Prussiens, actée ici-même.
Or, le règlement de Versailles, qui eut ses mérites, est aussi un formidable tissu de bourdes, gros des malheurs à venir. Une les résume toutes : le sort fait à l'Allemagne.
D'abord, on ignore délibérément les vaincus. Versailles est un club de vainqueurs : Georges Clemenceau, l'Anglais Lloyd George, l'Italien Vittorio Orlando et le président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, redessinent à leur guise la carte de l'Europe et rédigent un texte que les vaincus sont sommés de signer. Au congrès de Vienne qui a suivi la défaite de Napoléon, la France fut admise parmi les négociateurs ; à Versailles, l'Allemagne, proclamée unique responsable du conflit, doit rester à la porte. Elle et ses alliées. Les Allemands de tous bords auront beau jeu de dénoncer le «diktat» de Versailles, et les nationalistes parmi eux d'inventer le mythe du «coup de poignard dans le dos».
Ensuite, on impose aux Allemands des conditions dures et humiliantes : la confiscation de leur empire colonial ; le démantèlement de l'essentiel de leurs forces armées et la démilitarisation de la rive gauche du Rhin ; l'amputation de quelque 15 % de leur territoire ; et de lourdes réparations. Encore fallait-il se donner les moyens de les faire respecter. Or, les vainqueurs, derrière l'unité de façade, ne défendent pas les mêmes intérêts. La France cherche à casser à jamais la puissance allemande, mais la Grande-Bretagne, soucieuse de l'équilibre européen, veut ménager l'Allemagne. Quant aux Etats-Unis, dont on découvre la formidable puissance, ils sont représentés par un président idéaliste et naïf, qui connaît mal les réalités européennes.
Bref, on aurait pu soit mettre l'Allemagne à genoux en lui faisant subir les affres de l'occupation militaire, afin de lui faire passer toute envie de revanche, soit la traiter avec les égards dus à une puissance vaincue mais avec laquelle on est condamné à cohabiter. Imaginer avec elle un ordre capable d'éviter d'autres catastrophes du même acabit. Il eût fallu pour cela faire de la Société des nations autre chose qu'un champ d'affrontement de nationalismes agressifs. Mais le Sénat américain empêche les Etats-Unis de joindre la SDN, cet ancêtre de l'ONU. Ainsi, n'ayant su choisir aucun de ces deux termes de l'alternative, maniant mollement le bâton tout en se montrant incapables d'offrir une vraie carotte, les alliés ont fait de Versailles le marchepied de Hitler et le prélude à la Seconde Guerre mondiale.
N'importe quel esprit lucide aurait pu en prendre conscience. Dès 1919, John Maynard Keynes publie un pamphlet ravageur, les Conséquences économiques de la paix, où il se montre prophétique : l'Allemagne, y soutient-il, ne paiera pas. En revanche, la manière dont cette «paix carthaginoise» la traite la rendra agressive et revancharde. En France, l'historien royaliste Jacques Bainville lui répond l'année suivante par les Conséquences politiques de la paix, où une position apparemment inverse aboutit aux mêmes conclusions. Meilleur prophète que Keynes, il y décrit avec une prescience stupéfiante le mécanisme infernal qui allait déboucher sur le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
Il résume cette fausse paix d'une formule devenue célèbre : «Trop douce pour ce qu'elle a de dur, et trop dure pour ce qu'elle a de doux.» Peut-on mieux dire l'erreur de Versailles ?
À MUNICH, ON «NOURRIT» LE FAUVE SOUS PRÉTEXTE DE L'APAISER
Depuis son accession à la chancellerie, en janvier 1933, Hitler poursuit avec ténacité l'œuvre de démantèlement de la paix de Versailles. Munich en est le dernier acte. Il s'agit de régler la question des Sudètes, région tchèque peuplée d'Allemands dont le Führer annonce l'annexion unilatérale pour le 1er octobre 1938. Or, la Tchécoslovaquie étant liée à la France et à la Grande-Bretagne par une alliance formelle, cette agression équivaudrait à une déclaration de guerre. D'ailleurs, la France mobilise.
C'est alors que Mussolini suggère une conférence de la dernière chance. Elle aura lieu à Munich, les 29 et 30 septembre 1938. S'y retrouvent Edouard Daladier, Neville Chamberlain, Adolf Hitler et Benito Mussolini, le parrain de la rencontre, mais non le principal intéressé, le président tchécoslovaque Edvard Benes. Et les démocraties capitulent en rase campagne.
«Erreur» est un mot faible pour qualifier ces accords. La perte des Sudètes prive la Tchécoslovaquie de ses défenses. Hitler s'empare de ressources industrielles considérables, ainsi que de centaines de chars de qualité bien supérieure aux Panzers allemands. Le discrédit qui frappe la France et la Grande-Bretagne n'est pas étranger au rapprochement germano-soviétique, qui aboutira au pacte Ribbentrop-Molotov d'août 1939. Au zénith de son prestige, Hitler se croit désormais tout permis. A la veille de l'invasion de la Pologne, il dira à ses généraux : «Nos ennemis sont des vers. Je les ai vus à Munich.»
En attendant, les «vers» en question sont accueillis chez eux en héros. «C'est la paix pour notre époque», déclare Chamberlain à une foule en délire. Le Parlement endosse les accords à une majorité écrasante, tout comme la Chambre des députés française, où les «antimunichois» sont bien rares.
Sans doute l'Anglais Chamberlain croyait-il à sa chimère. Tel n'était pas le cas du Français Daladier, tout étonné d'être acclamé au Bourget alors qu'il s'attendait à des quolibets. «Ah ! Les cons», tel fut son commentaire lapidaire. En langage plus soutenu, Churchill exécute dans le Times du 7 novembre 1938 les dupes de Munich : «Ils devaient choisir entre le déshonneur et la guerre. Ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre.»
TOUT EN FAISANT PREUVE D'HÉROÏSME, LES COMMUNISTES ALLEMANDS JOUENT LES IDIOTS UTILES DES NAZIS
La République libérale allemande instaurée après la défaite de 1918 n'est pas morte de sa belle mort ; elle a été assassinée par les nazis, avec la complicité objective d'une certaine extrême gauche.
Les communistes ne sont pas les seuls à blâmer. Tout ce que l'Allemagne de l'entre-deux-guerres compte d'esprits brillants a tiré à boulets rouges sur le régime de Weimar, la seule démocratie que ce pays ait jamais connue. Coincée entre une droite revancharde et réactionnaire et une gauche intellectuelle hostile, la république de Weimar n'a jamais bénéficié du minimum de consensus national qui eût pu assurer sa survie. La comparaison avec les vieilles démocraties est saisissante : de la crise des années 30 sont nés le New Deal rooseveltien aux Etats-Unis et le gouvernement du Front populaire en France ; en Allemagne, elle a enfanté le IIIe Reich.
Cependant, c'est le Parti communiste, avec son organisation puissante, sa machine de propagande bien huilée, sa milice, ses cohortes de membres disciplinés, qui porte la responsabilité la plus lourde. Né à la fin de 1918 de la Ligue spartakiste de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, le KPD entreprend, dès après l'assassinat de ses fondateurs, un processus accéléré de bolchevisation qui le met sous la coupe de Moscou. Toute dissidence est impitoyablement éliminée, toute critique de la ligne du Komintern (IIIe Internationale d'obédience communiste) étouffée. Ainsi épuré, le KPD n'est plus, à partir de la fin des années 20, qu'une succursale du parti soviétique.
Or, Staline désigne la social-démocratie comme l'ennemi à abattre. Le KPD s'aligne. Il est entendu que les «sociaux-traîtres» sont pires que les nazis ; dès lors, la seule coalition qui aurait pu faire barrage à Hitler est condamnée. Schizophrène, le KPD se bat aux côtés des nazis pour renverser le régime, allant jusqu'à s'associer à leurs motions de censure parlementaires, voire à organiser de concert avec eux la grève des transports berlinois de novembre 1932, tandis que des dizaines de ses militants périssent dans des batailles de rue contre les nervis hitlériens de la SA.
Le réveil viendra, mais un peu tard. Le réveil ? La consigne de Moscou plutôt, lorsque Staline décidera, en 1935, que le danger nazi l'emporte désormais sur celui des ci-devant sociaux-traîtres, et que le temps est mûr pour nouer avec eux, voire avec des démocrates bourgeois plus à droite qu'eux, des «fronts populaires». Mais, à ce moment, le KPD n'existera plus.
Au moins, les communistes allemands n'auront-ils pas à se poser d'angoissantes questions de conscience en août 1939, lorsqu'une nouvelle volte-face du Petit Père des peuples, qui s'alliera à Berlin, mettra derechef les partis frères en porte à faux. Hitler leur aura épargné ce douloureux dilemme.
LES JAPONAIS INVITENT LES AMÉRICAINS DANS LA GUERRE, ET ENTRAÎNENT AINSI L'ALLEMAGNE DANS LEUR DÉFAITE COMMUNE
En 1941, les Japonais refont l'erreur commise par les Allemands deux décennies auparavant avec leur «guerre sous-marine à outrance», en s'attirant ainsi les foudres de la principale puissance économique, et donc bientôt militaire, de la planète. Le 7 décembre, la marine impériale attaque par surprise la base de Pearl Harbor, à Hawaii, et détruit en une heure et demie l'essentiel de la flotte navale et aérienne américaine du Pacifique.
La logique de l'opération est purement militaire. L'état-major souhaitait avoir les coudées franches dans le Pacifique et briser le moral des Américains, afin que l'envie leur passe de s'opposer à l'expansion japonaise. Il s'agissait donc d'une opération préventive, destinée à faire du Pacifique un lac japonais.
Le succès tactique tourne au cauchemar stratégique. La brutalité de l'attaque, l'absence d'ultimatum, l'ampleur des pertes - 2 400 tués, près de 1 300 blessés -, tout cela retourne comme une crêpe une opinion publique américaine plutôt non interventionniste. Le lendemain, les Etats-Unis déclarent la guerre au Japon. Pearl Harbor vient de faire de la guerre un conflit véritablement mondial.
Ironiquement, l'homme qui comprend le mieux le piège où cette énorme provocation va enfermer son pays est l'amiral Isoroku Yamamoto, le commandant de l'opération. Sans doute parce qu'il a étudié à Harvard et servi à deux reprises comme attaché naval à Washington, il a pu prendre la mesure de la puissance américaine et compris que son pays n'avait pas intérêt à réveiller le «géant endormi». En apprenant la nouvelle à Londres, Charles de Gaulle, en homme qui sait ce que stratégie veut dire, comprend que l'Allemagne, aussi alliée du Japon, vient de perdre la guerre. On frémit à l'idée que le Japon, au lieu d'agresser l'Amérique, aurait pu attaquer l'Union soviétique à revers.
MAO FAIT FAIRE À LA CHINE UN GRAND BOND EN AVANT ET CONDAMNE DE LA SORTE SON PROPRE SYSTÈME
A la mort du Grand Timonier, en 1979, le Parti communiste a défini son héritage d'une formule lapidaire : «Soixante-dix pour cent de bon, 30 % d'erreurs.» La formule était fausse, mais habile. Elle interdisait un véritable bilan, qui aurait renversé les proportions et mis ainsi en cause sa propre légitimité. L'exemple à ne pas suivre, c'était Khrouchtchev et sa déstalinisation.
Apparemment, l'exemple à suivre était la collectivisation des campagnes soviétiques dans les années 30. Avec le même résultat. En effet, parmi ces 30 % d'erreurs, la plus terrible fut le Grand Bond en avant qui a dévasté la Chine de 1958 à 1962. Inaugurée par Mao Tsé-toung, qui entend reprendre en main un Parti dont le contrôle lui échappe après la campagne des Cent Fleurs imprudemment lancée à l'été 1957, cette gigantesque entreprise de collectivisation forcée des campagnes a pour objectif de décupler la production agricole, laquelle doit à son tour accélérer l'industrialisation du pays.
La folie utopique se termine au début de 1962, et, avec elle, la Grande Famine dont elle fut la conséquence immédiate. Jalonnée de violences sans nom, le Grand Bond laisse derrière lui une économie en lambeaux, une société détruite et quelque 40 millions de morts.
M. BREMER PROVOQUE UN DÉSASTRE SOUS PRÉTEXTE D'INCULQUER AUX IRAKIENS LES BONNES MANIÈRES DÉMOCRATIQUES
L'aventure américaine en Irak - quoi qu'on en pense - s'est doublée d'une incroyable série de bévues qui l'ont condamnée d'emblée. Un homme a commis la plus énorme : Paul Bremer, l'administrateur de l'autorité provisoire de la Coalition de mai 2003 à la fin juin 2004.
A peine débarqué à Bagdad, le proconsul signe coup sur coup deux ordres, l'un prévoyant la dissolution du parti Baas ; l'autre, le démantèlement de l'armée irakienne. Le premier privait le gouvernement, l'administration et l'enseignement de leurs cadres, à tous les échelons ; le second faisait de 400 000 soldats des chômeurs aigris. Or, tous ceux qui ont une vague idée du fonctionnement des Etats totalitaires savent que la carte du parti unique ne signifie le plus souvent rien d'autre que le billet d'entrée dans le monde du travail et des privilèges, et que l'armée est la voie royale de promotion sociale.
Les deux mesures brisent l'épine dorsale de la société irakienne et préparent l'insurrection qui ne va pas tarder à éclater. Les avertissements n'ont pas manqué pourtant, aussi bien de la part de hauts gradés américains, à l'instar du général Jay Garner, le prédécesseur de Bremer, que de membres de l'élite irakienne pas nécessairement hostiles à l'intervention des Etats-Unis. Par ailleurs, des contacts étaient en cours entre les agents de la CIA et des officiers supérieurs américains avec leurs homologues irakiens. On les a retrouvés par la suite à la tête de l'insurrection sunnite.
LES GAULOIS SE LIVRENT EUX-MÊMES À JULES CÉSAR
Ce sont les Gaulois eux-mêmes qui se jetèrent dans la gueule du loup César.
Tout commence par un affrontement entre les Eduens de Bourgogne - qui avaient décidé unilatéralement d'augmenter les taxes qui frappaient la navigation sur la Saône - et les Séquanes de Franche-Comté. Ces derniers, se sachant plus faibles, engagent des milliers de mercenaires suèves, c'est-à-dire germains.
Cela se passait en 59 avant J.-C. Les Eduens sont battus. Mais les Germains refusent de rentrer chez eux. Du coup, les Séquanes et les Eduens se réconcilient et demandent aux Romains de les aider à chasser les «Boches» ! Sautant sur l'occasion, César accourt. Sept ans plus tard, Vercingétorix, un prince arverne arrivé au pouvoir à l'issue d'un coup d'Etat, prend la tête d'un soulèvement antiromain. Mais, déplorable stratège, il se fait étriller, bien que le rapport de force soit en sa faveur... et va s'enfermer à Alésia. Comme, plus tard, les Français iront s'enfermer à Diên Biên Phu. Les Gaules indépendantes ont vécu.
DEUX ERREURS DE CONSTANTIN, PLUS UNE
L'empereur Constantin commit deux erreurs aussi énormes qu'évidentes : en divisant l'Empire romain en deux entités, Orient et Occident, et en installant sa capitale en Orient, à Constantinople, il livra de fait l'Occident aux Barbares. Et, en partageant, ensuite, cet empire désarticulé entre ses trois fils, il le condamna à d'interminables guerres civiles.
Constantin a-t-il commis une troisième erreur en répudiant le paganisme, ciment de la gréco-romanité, au profit du christianisme ? C'est ce qui permettra à Théodose d'en faire une religion unique d'Etat, avec tout ce que cela implique...
CLOVIS MET FIN À L'UNITÉ NATIONALE
On considère stupidement Clovis comme le premier roi de France. En fait, le chef franc considérait ses conquêtes comme un magot personnel. A sa mort, il divisa donc son domaine entre ses quatre fils. Cette division perdura pendant deux siècles et demi, au prix de guerres incessantes. La Gaule romaine était unifiée... C'est Clovis qui la divisa en plusieurs morceaux ; la balkanisa !
DEUX OCCASIONS RATÉES
A deux reprises, sous Charles V et sous Charles VI, Etienne Marcel, puis les Cabochiens, imposent au roi une constitution réformiste. Mais, à deux reprises, les souverains reviennent sur leurs engagements et rétablissent l'absolutisme. Rendant ainsi fatale la violence de la révolution de 1789.
AZINCOURT : PLUS BÊTE QU'UN CHEVALIER FRANÇAIS, TU MEURS !
Le roi d'Angleterre, Henri V, ayant débarqué en France et pris Honfleur, en 1415, l'armée féodale française, trois fois supérieure en nombre, se porta à sa rencontre. Nos chevaliers très titrés, mais très cons, sans aucune stratégie, sans la moindre discipline, foncèrent bêtement droit devant, dans la boue, enfermés dans leurs lourdes armures, encombrés de leurs falbalas... et se firent totalement étriller.
C'est ainsi que fut perdue la Normandie. Les nobles payèrent cher ce désastre, mais le tiers-état aussi puisqu'on augmenta ses impôts.
UN ROI JALOUX NOUS FAIT PERDRE L'AQUITAINE
En 1337, Aliénor, héritière du duché d'Aquitaine et du Poitou, épouse le roi de France Louis VII, auquel elle apporte, en prime, la Guyenne, la Gascogne et la Saintonge. Or, ce dernier, quinze ans plus tard (elle avait alors 30 ans, car il l'avait épousée lorsqu'elle avait 15 ans), jaloux comme un bouc et soupçonnant une infidélité en vérité fort probable, fait casser le mariage. Six semaines plus tard, la belle convole avec Henri Plantagenêt qui deviendra roi d'Angleterre et empoche, de ce fait, l'Aquitaine et le Poitou (donc, Bordeaux nous échappe). La France perd ainsi sur l'oreiller bien plus qu'elle n'a jamais gagné grâce à une guerre. Certes, Aliénor se révoltera contre son second mari, qui la trompe allégrement et la fera interner, mais son fils Richard Cœur de lion la restaurera dans toutes ses prérogatives.
1420, LE TRAITÉ DE TROYES : UNE REINE VOLAGE LIVRE LA FRANCE AUX ANGLAIS
Quand un roi est fou, le plus raisonnable est de le contraindre à abdiquer. Mais l'épouse de Charles VI, Isabeau de Bavière, fort légère de la croupe qu'elle avait très ronde, préférait exercer le pouvoir au nom de ce mari fantomatique. Et c'est ainsi que, s'étant acoquinée avec Jean le Bon, le chef du parti bourguignon allié à l'Angleterre, elle fit signer, en 1420, à son royal, mais déglingué, époux, un traité (le traité de Troyes) qui déshéritait le dauphin, le futur Charles VII, au profit d'Henri V d'Angleterre déclaré régent et héritier de la couronne à condition d'épouser la fille du foldingue. Ce traité, qui livrait la France à l'Angleterre, suscita une opposition légitimiste et plongea le pays dans la guerre civile, les Armagnacs pro-Charles VII, soutenus par le petit peuple rural, s'opposant aux Bourguignons, qui s'appuyaient sur la bourgeoisie des villes. Le Paris révolutionnaire était bourguignon, mais les Pays de la Loire étaient armagnacs. Le traité de Troyes fut, certes, une coûteuse erreur, mais si la France était effectivement devenue anglaise, l'Angleterre, aujourd'hui, et donc les Etats-Unis, parleraient peut-être français !
LA DÉCOUVERTE DE L'AMÉRIQUE PROVOQUE UNE SUCCESSION DE CATASTROPHES
Christophe Colomb cherchait la route des Indes. Celle de l'Orient étant trop risquée, et se doutant que la Terre était ronde, il prit la route de l'ouest et arriva sur un continent qu'il prit pour les Indes. Première erreur. En toute logique, il appela ses habitants les Indiens. Deuxième erreur. Prenant possession des lieux, les conquistadors espagnols commirent le plus grand de tous les génocides de l'histoire en massacrant des millions d'Amérindiens. Troisième erreur. Le dominicain Bartolomé de las Casas ayant réussi à émanciper les indigènes américains de l'esclavage, l'Eglise, à la demande des colons consommateurs de main-d'œuvre gratuite, autorisa la traite des Noirs d'Afrique.
Cette découverte aboutit, enfin, à la création des Etats-Unis qui inventèrent la bombe atomique, la CIA, le McDo, Disneyland et Coca-Cola. Mais ce n'était pas une erreur, car ils inventèrent également la démocratie et Hollywood.
LOUIS XV ASSURE L'HÉGÉMONIE ANGLO-SAXONNE
Sous l'influence de Mme de Pompadour, Louis XV, d'abord allié à la Prusse contre l'Autriche, procède, en 1756, à un absurde renversement d'alliances et se lance, aux côtés de l'Autriche mais contre l'Angleterre et la Prusse, dans la guerre de Sept Ans. Résultat : la perte du Canada, de l'Acadie, du golfe du Saint-Laurent, des possessions de l'Inde, de plusieurs îles des Antilles et la Louisiane provisoirement cédée à l'Espagne ! L'hégémonie anglo-saxonne en sera la conséquence.
NAPOLÉON EN ESPAGNE SE PORTE À LUI-MÊME UN COUP FATAL
Furieux que le Portugal refuse de participer au blocus continental destiné à asphyxier l'Angleterre, Napoléon envoie un corps expéditionnaire à Lisbonne sous les ordres de Junot. Ayant obtenu l'accord de Charles IV d'Espagne pour traverser son royaume, les Français, bientôt renforcés par les troupes de Murat, en profitent pour s'installer dans le pays. Ni une, ni deux, exaspérés par le comportement incongru des intrus, les Espagnols, attisés par un clergé plein de haine contre les symboles de la Révolution française, se soulèvent en mai 1808. La répression est si féroce que l'insurrection vire à la guerre de libération nationale qui immobilise non seulement l'élite de l'armée française, mais implique, en outre, l'envoi régulier de renforts. Ces troupes manqueront, ensuite, cruellement à Napoléon, tandis que les horreurs de cette guerre attiseront dans toute l'Europe une haine antifrançaise.
L'invasion de la Russie : 1
Napoléon veut punir le tsar Nicolas Ier de ne pas le soutenir dans son combat contre l'Angleterre. Le 14 septembre 1812, les troupes françaises entrent dans Moscou. Le 31 mars 1814, les troupes russes entrent dans Paris.
L'invasion de la Russie : 2
Hitler veut punir Staline de s'être allié contre lui avec l'Angleterre. Le 5 décembre 1941, l'armée allemande est aux portes de Moscou. Le 30 avril 1945, l'armée Rouge s'empare du bunker de Hitler à Berlin.
Moralité, quand on est fâché avec l'Angleterre mieux vaut envahir l'Australie.
LA DÉPÊCHE D'EMS : NAPOLÉON III SE FAIT BERNER COMME UN GAMIN
Prétextant le ton méprisant à son égard d'une dépêche adressée par Bismarck, chancelier du roi de Prusse, au corps diplomatique, depuis la station thermale d'Ems, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse en septembre 1870. La mobilisation se fait dans l'euphorie générale d'un second Empire rêvant de gloire militaire. La dépêche est en fait une provocation pour pousser les Français à la faute. Sûr de sa supériorité militaire, Bismarck cherche à obtenir un conflit avec la France dans le but d'achever la réunification allemande par l'annexion de l'Alsace et de la Lorraine. Napoléon III tombe dans le piège malgré les réticences de son Premier ministre, Emile Ollivier. On connaît la suite : défaite de Sedan, chute de l'Empire, invasion, lourde rançon et Commune de Paris !
L'OFFENSIVE NIVELLE : UNE BOUCHERIE POUR DES PRUNES
Persuadé qu'une action d'envergure sortira l'armée française de la torpeur dans laquelle la maintient la guerre de tranchées et convaincu que sa propre gloire est au bout de l'assaut, le général Nivelle, qui a remplacé Joffre à l'état-major, décide d'une gigantesque offensive pour enfoncer le front allemand. Rassemblant plus de 1 million d'hommes sur 40 km entre Soissons et Reims, l'attaque débute, le 16 avril 1917, à 6 heures du matin. Elle est précédée d'un pilonnage d'artillerie qui broie du vide car les Allemands, prévenus, ont évacué les premières lignes pour mieux se retrancher sur les secondes. Le 25 avril, on compte 30 000 morts et 100 000 blessés. Nivelle s'obstine et ordonne de nouveaux assauts, malgré une résistance redoutable de l'adversaire enfoui dans d'imprenables blockhaus. Le gouvernement arrête les frais et remplace Nivelle par Pétain le 15 mai 1917. Bilan, près de 200 000 hommes mis hors de combat. Non seulement les Allemands n'ont pas reculé, mais ils ont consolidé leurs défenses. Côté français, l'effondrement du moral au sein d'une troupe indignée par ce carnage inutile va provoquer une vague de mutineries.
L'INTERRUPTION DE LA LIGNE MAGINOT À LA FRONTIÈRE BELGE : COMME TOUS LES MURS, IL PIÉGEA CEUX QUI L'AVAIENT CONSTRUIT.
Convaincu qu'un grand mur de défense éviterait un second conflit avec l'Allemagne, le gouvernement Poincaré confie à André Maginot, ministre de la Guerre et ancien combattant, la mission d'édifier un gigantesque réseau de fortifications souterraines qui s'étendra de la Suisse à la mer du Nord. Toutefois, pour ne pas heurter la neutralité de la Belgique, on décide, au nom de la diplomatie, d'arrêter le dispositif à la frontière du Luxembourg. C'est bête, car c'est à cet endroit précis que les panzerdivisions du général Guderian débouleront sur le territoire français en mai 1940 après avoir traversé les Ardennes «infranchissables» (selon Pétain). Outre qu'elle n'aura servi à rien, la ligne Maginot aura, en fait, immobilisé 1 million d'hommes - confinés en attendant l'assaut allemand -, qui auraient été précieux sur le reste du front. On la visite avec un pincement au cœur.
LA NON-INTERVENTION EN ESPAGNE : LA GUERRE COMMENCE SANS QUE LES DÉMOCRATIES S'EN APERÇOIVENT
De crainte que ce conflit n'envenime davantage les rapports tendus avec l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste, la France et la Grande-Bretagne décident d'une politique de non-intervention dans la guerre civile qui déchire l'Espagne en 1936. Chacun s'engage à ne soutenir aucun des deux camps, ni la jeune République espagnole pour les démocraties, ni les rebelles franquistes pour les dictatures. C'est compter sans la duplicité de Hitler et de Mussolini qui envoient officieusement armes, troupes et avions aux militaires insurgés. Soumis aux pressions de la droite, profranquiste, le président du Conseil, Léon Blum, ferme les yeux malgré les protestations du Parti communiste. Il aurait pourtant suffi que la France envoie deux divisions blindées, comme le préconisa un certain colonel de Gaulle, pour inverser le cours de l'histoire et rétablir la démocratie en Espagne. Un lâche compromis qui se paiera plus tard.
- Le rétablissement de l'esclavage par Napoléon sous pression de l'impératrice créole Joséphine.
- La folie de Napoléon III qui, sous l'influence de la droite catholique, intervient au Mexique pour y imposer... un prince autrichien. Catastrophe assurée.
- La double décision des amiraux réactionnaires français, à Mers el-Kébir, puis à Toulon, de laisser détruire leur flotte ou de la détruire eux-mêmes plutôt que de rallier le camp de la démocratie.
- Le refus du gouvernement Pétain de se replier sur l'Afrique du Nord, acceptant, ainsi, de devenir un otage de l'occupant.
- L'intervention franco-israélo-britannique, en 1956, à Suez, qui a exacerbé l'antioccidentalisme arabe et a poussé les nationalistes modernistes dans les bras de l'Union soviétique.
- La tentative de débarquement d'éléments contre-révolutionnaires cubains dans la baie des Cochons, soutenue et même organisée par les Etats-Unis. Cette initiative, tournant au désastre, a renforcé le régime castriste et a fait de Cuba la Mecque de l'antiaméricanisme le plus militant.
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