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jeudi 4 avril 2013

Pourquoi l’affaire Cahuzac est grave


On avait aimé les frasques de DSK, le duel sanglant – et inachevé – Copé/Fillon. On a vibré au coup de théâtre de la mise en examen d’un ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. On adore les mensonges de Cahuzac qui restera sans doute le seul exilé fiscal à rapatrier ses avoirs en France ! En politique, on n’a jamais tout vu.
Le moral du PS au plus bas
Redevenons sérieux : l’affaire Cahuzac est grave parce qu’elle place le pays au bord d’une crise de régime. A la dépression sociale et économique, elle ajoute une crise morale. L’impact dans l’opinion est terrible. Jamais, depuis dix mois – dix mois seulement – les socialistes n’avaient eu un moral aussi bas. Tous redoutent que l’affaire ne s’amplifie au point de menacer le gouvernement et de porter un préjudice considérable à François Hollande et, à travers lui, à la France.
Champion du mensonge
L’affaire Cahuzac est grave parce qu’elle ne peut pas être le fait d’un homme seul. Champion du mensonge – il a bluffé ou fait douter tout le monde – Jérôme Cahuzac était connu, non pas pour des faits répréhensibles et avérés, mais pour des fréquentations et des suspicions qui auraient dû attirer la méfiance.
Réaction à retardement
Admettons que François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne savaient pas. Ou n’ont de doutes sérieux que depuis peu. Dans ce cas, ils ont fait preuve d’une naïveté coupable, peu rassurante quant à la compétence et au professionnalisme du gouvernement. D’un point politique, il y a, à tout le moins, une responsabilité passive du gouvernement et de l’Elysée. En colère comme jamais, François Hollande le mesure à retardement.
Changer d’équipe ?
L’affaire Cahuzac est si grave que l’exécutif ne s’en remettra pas avec les quelques mesurettes annoncées à la va-vite par François Hollande, entre la porte du conseil des ministres et celle de l’avion pour le Maroc. Il ne s’en remettra pas par un bricolage gouvernemental. Soit il change d’équipe – dans quelques jours ou semaines – pour rebondir ; soit il ne fait rien, et ce pouvoir va vivoter, impuissant à réformer et à peser sur les affaires du monde, et certain de perdre les élections à venir.

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