jeudi 4 avril 2013
La presse commente les chiffres catastrophiques du chômage. En février, 19 millions de personnes étaient sans emploi dans la zone euro, un record absolu qui risque cependant d'être à nouveau battu au cours de l'année.
Ces chiffres sont une honte pour l'Europe, écrit la Süddeutsche Zeitung. La crise a montré que dans un système économique et monétaire commun, tout se tient. C'est aussi parce que les pays du sud sont en crise que le taux de chômage est si bas en Allemagne.
Les chiffres du chômage reflètent par ailleurs à quel point le processus d'ajustement entre des pays qui ont des systèmes économiques et politiques très différents est brutal et douloureux. 12% de la population européenne n'a pas d'emploi et préfèrerait ne pas avoir à payer le prix de l'unité européenne. Ces mêmes 12% , voire davantage, aimeraient en revanche délivrer un autre message : venez enfin à bout de cette crise !
À la Une de die tageszeitung, deux longues files d'attente devant des agences pour l'emploi en Espagne, où 26% de la population est au chômage. La photo aurait pu aussi être prise en Grèce. Pour le quotidien, les chiffres publiés mardi mettent en évidence une ligne de fracture qui divise le continent entre une Europe du nord aspirant au plein emploi et une Europe du sud de plus en plus pauvre.
Au sud, des générations entières sont désormais obligées d'accepter qu'elles n'ont pas d'avenir. Un constat lourd de conséquences sur le plan politique même si pour l'heure, c'est en Allemagne que le sort de la Grèce, de l'Espagne et de l'Italie est scellé. Selon le journal, c'est en Allemagne que l'on dicte quelles conditions il faut remplir pour avoir le droit à un plan d'aide. Les chiffres du chômage montrent cependant qu'au lieu d'aider, la politique de rigueur menée par Berlin ne fait que précipiter un peu plus les pays du sud dans la pauvreté. On en vient à être cynique écrit le quotidien : il faudrait au fond que le chômage augmente en Allemagne pour que le reste de la zone euro se porte mieux.
Décidément, l'Europe n'apprendra jamais de ses erreurs, écrit pour sa part Die Welt. Des pays deviennent trop rapidement membre, des chiffres sont manipulés, des subventions dillapidées et que font les Européens ? Rien. Ils prennent les mauvaises décisions, leurs choix se répercutent lourdement sur les populations mais les responsables arrivent à se perdrent entre les capitales européennes et les corridors de Bruxelles. Tant que cela ne changera pas, il ne faudra pas s'étonner que les citoyens européens rejettent l'Europe, estime le journal.
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