TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 9 mars 2013

Y aura-t-il une vie sans Chavez ?

Cette semaine a été assombrie par le décès d’un des plus éminents hommes politiques de l’Amérique latine, le président vénézuélien Hugo Chavez. Il n’a pas eu le temps de construire « le socialisme du 21e siècle » au Venezuela. Après deux ans de maladie grave et plusieurs opérations, Chavez est décédé le 5 mars dernier dans l’hôpital militaire de Caracas. La cérémonie des adieux au président de la république bolivarienne a été prolongée jusqu’au 17 mars.

Les hommes politiques des deux côtés du globe sont préoccupés par deux questions : qui succédera à Chavez et que faut-il attendre du nouveau gouvernement ? Ce n’est pas une question sans importance, car il s’agit du cinquième exportateur du pétrole dans le monde.
Les élections présidentielles anticipées devraient être fixées au plus tard 30 jours après la mort du chef d’Etat. Très probablement, cette date sera annoncée à la fin du deuil. Pour l’instant le vice-président Nicolas Maduro assure les fonctions du président par intérim. Peu de temps avant sa mort, Chavez a appelé cet ex-syndicaliste comme son successeur.
On ne peut pas dire que Hugo Chavez ait laissé le Venezuela dans un état d'incertitude complet. En 14 ans de mandat, il a transformé le pays en un Etat socialement stable. Il dépensait les revenus issus de l’exportation du pétrole pour la construction des nouveaux logements, des hôpitaux, des écoles, la stabilisation des prix, des subventions aux agriculteurs et les aides aux plus démunis. Lorsque Hugo Chavez était au pouvoir, le litre d’essence coûtait deux cents de dollar américain. Rien d’étonnant qu’il puisse devenir le favori de la majorité des électeurs. C’est une base très solide pour Nicolas Maduro lors des prochaines élections.
Le vice-directeur de l’Institut russe de l’Amérique latine Boris Martynov est persuadé qu’il n’y aura pas de bouleversements politiques au Venezuela dans un avenir proche.
« Chavez est soutenu par de nombreux partisans, qui pourront conserver le pouvoir dans le pays. A l’heure actuelle, le rapport des forces joue en faveur des partisans de Chavez. Il est peu probable que dans un avenir proche on pourra voir apparaître une alternative qui permettrait de donner une victoire à l’opposition, même si elle se sent plus forte désormais. L’opposition a un seul candidat. Mais c’est encore trop tôt de parler d'un changement de cap radical après le départ de Chavez. Il est évident qu’au cours des prochaines années la situation restera stable ».
Le candidat de l’opposition unie Henrique Capriles a obtenu 44% des votes lors du scrutin électoral du 7 octobre dernier, alors que Chavez a remporté 55%. D'une part, les partisans de Chavez auront plus de difficultés à gagner les prochaines élections après sa mort. Mais d’un autre côté, le fait que les Vénézuéliens soient en deuil pourrait leur permettre de remporter la victoire.
Chavez sortait du lot même sur le fond des autres leaders latino-américains qui sont tous assez exemplaires. Il possédait une intelligence naturelle et un charisme hors du commun. Ce fut un vrai phénomène dans la politique mondiale.
Ses parents voulaient qu’il devienne prêtre. Mais il a choisi une carrière militaire, devenant d’abord officier, et occupant le poste du président du pays à partir de 1998. Chavez a alors commencé à construire un « socialisme bolivarien du 21e siècle ». Hugo Chavez écrivait des poèmes, chantait, et avait même son programme hebdomadaire à la télévision.
Le pétrole qu’exportait le Venezuela permettait à Chavez de faire des déclarations qu’aucun autre pays ne pouvait se permettre de faire. Il a ouvertement traité le président américain George W. Bush d’« âne » et d’« idiot ». Un jour, il est monté sur la tribune de l’ONU après le discours de Bush et a prononcé sa célèbre phrase : « Ca sent toujours le souffre ».
Washington a envoyé une délégation aux funérailles de Chavez, mais cette délégation n’est pas composée des fonctionnaires de haut niveau, atteignant le niveau du Secrétaire d'Etat adjoint. Cependant ce geste montre que les Américains sont prêts à « retourner » au Venezuela après que Hugo leur a fermé l’accès à son pays. C’est pourquoi on s’attend à une lutte des entreprises étrangères pour le contrôle du marché vénézuélien. Une lutte dans laquelle la Russie sera sans doute obligée de participer.
Les experts estiment cependant que Moscou ne doit pas s’inquiéter. C’est Nicolas Maduro qui devrait remporter les élections, est persuadé Vladimir Travkine, rédacteur en chef du magazine Latinskaïa Amerika(Amérique latine).
« Chavez possédait un électorat stable. Et cet électorat va voter en majorité pour Nicolas Maduro. Pour la Russie, cela signifie que nos relations amicales seront maintenues. Elles ont atteint leur apogée pendant la présidence de Chavez ».
Le président vénézuélien a établi des liens solides avec la Chine, et était un ami du gouvernement iranien. Il a visité Moscou à plusieurs reprises. La Russie entretenait des relations privilégiées avec le Venezuela. Les compagnies gazières et pétrolières entretiennent des contrats de plusieurs milliards de dollars avec le Venezuela pour le développement des projets gaziers et pétroliers. Moscou fournit au Venezuela l’équipement énergétique, chimique, et compte construire des centrales nucléaires dans ce pays. En outre, avec la Russie a signé avec le Venezuela des contrats de plusieurs milliards de dollars pour la livraison des armes et le matériel militaire. Chavez a déjà mené des exercices conjoints avec la marine russe et la Force aérienne. Même les représentants de l'opposition vénézuélienne disent que tous ces contrats seront maintenus

0 commentaires: