samedi 9 mars 2013
Nécessaire clarté
Nécessaire clarté
« Faites-moi des hommes vertueux, je vous ferai une véritable démocratie », avait coutume de déclarer un homme politique de la IVe République.
Mais qu'est-ce donc qu'un homme vertueux, et surtout comment faire pour que les citoyens soient vertueux ? Tel est le véritable problème. Nous en connaissons la réponse : l'éducation au Bien Commun. Car enfin, la vertu, n'est-ce pas de penser d'abord aux autres, en cherchant le bien pour tous et pas d'abord et uniquement pour soi-même, pour ses proches ou pour ses amis ?
N'est-ce pas aussi la lucidité qui permet de déterminer ce qui est souhaitable et, en même temps, possible ? N'est-ce pas aussi la ténacité, cette persévérance dans la volonté d'atteindre les objectifs que l'on s'est fixés ? Bien évidemment, tout cela n'est guère spontané et mérite exemple et entraînement, associés à la compétence.
Une bonne démocratie exige aussi la vérité. « Qu'est-ce que la vérité ? », se demandait, songeur, un magistrat célèbre de l'Antiquité ? Cette question se pose toujours, y compris dans le domaine des relations entre les citoyens, et des citoyens avec leur cité. La vérité, c'est d'abord la clarté, le contraire de la tromperie qui s'apparente souvent à la démagogie : dire ce qui plaît, promettre ce qui avantage, séduire ainsi les naïfs pour obtenir momentanément soutien et gain de cause.
Mais, très vite, apparaissent les désillusions qui génèrent parfois la colère ou bien le doute qui démobilise. Les citoyens se replient alors dans un scepticisme paralysant : à quoi bon faire un effort si d'autres s'en exemptent ? C'est alors le chacun pour soi, le contraire de la solidarité qui, seule, peut permettre à tous de vaincre l'adversité.
« Si on veut, on peut »
C'est bien le rôle d'un gouvernement que de parvenir à rassembler les citoyens dans un effort national cohérent et sagement orienté. Mais comment entraîner tout le monde sur ces chemins ardus, sinon en proclamant la vérité de la situation ? Celle-ci n'est pas désespérée, contrairement à ce que pensent trop de pessimistes. Mais à condition d'entreprendre, sans tarder, les réformes de structures qui épargneront au pays des embardées nouvelles ou des dérives prolongées, comme cet endettement qui croît depuis des décennies.
« Si on veut, on peut », disait Jacques Attali ces jours derniers. Il dressait la liste des réformes essentielles :
1) Réforme des dépenses publiques,
2) réforme de l'État et des collectivités territoriales trop nombreuses,
3) réforme fiscale car la fiscalité actuelle sur les plus-values et sur la fortune freine la croissance,
4) réforme de la formation professionnelle pour que les chômeurs y aient accès,
5) s'accorder avec l'Allemagne pour un plan de relance européen.
D'autres économistes (comme Michel Godet) assurent, eux, qu'il faut avoir le courage de dire qu'il faut travailler plus pour espérer ne pas gagner moins. Quant à Pascal Lamy, il déclarait récemment que le GPS des Français était détraqué. Ils s'imaginent qu'ils n'ont pas à se réformer, mais que c'est le monde qui doit changer !
En 1938, on chantait « Tout va très bien Madame la Marquise ». On a vu où cette désinvolture nous a conduits. Il est urgent de regarder les réalités en face, de refuser les illusions et les fausses promesses sinon, comme dans d'autres pays, le populisme finira par nous paralyser.
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