samedi 9 mars 2013
La longue marche de l'égalité
Est-ce encore bien utile en France de célébrer le 8 mars, Journée de la femme, alors que cahin-caha, les Françaises ont fini par bénéficier de droits équivalents à ceux des hommes ? Le combat fut long mais, depuis 1944 et l'accès au droit de vote, les victoires se sont enchaînées inexorablement et heureusement.
La tutelle maritale est tombée, même si elle résiste encore dans quelques têtes masculines. Les jeunes filles sont désormais aussi diplômées que les garçons. Quant à l'arsenal juridique en faveur de l'égalité, il est au complet... à défaut d'être réellement appliqué partout
La jeune ministre des Droits de la femme, Najat Vallaud-Belkacem, avoue elle-même qu'une journée consacrée seulement à de belles incantations lui semble assez dérisoire.
Elle souhaite que le 8 mars dure toute l'année. Pourquoi pas ? Car après un siècle de luttes féminines, ici en Europe, la longue marche vers l'égalité n'est pas achevée. Salaires plus bas pour les femmes. Plus grande précarité dans le travail. Double journée, avec les tâches domestiques.
Les droits des femmes restent donc une question éminemment politique. Le président de la République ne l'a pas oublié. Il a recréé un ministère des Droits des femmes.
Et son gouvernement peut d'autant plus s'investir dans ce combat pour l'égalité, qu'il n'exige pas de grands moyens financiers et de marges de manœuvres budgétaires dont il ne dispose plus. L'État, par ailleurs, en tant qu'employeur, ?doit nécessairement donner l'exemple. Ce sera fait avec l'accord dans la fonction publique signé avec les partenaires sociaux aujourd'hui même.
Le travail précaire est à 80 % féminin
Les nominations des dirigeants de la fonction publique se féminisent. Et avec la future loi sur la sécurisation de l'emploi, l'État compte bien réglementer le travail précaire qui est à 80 % féminin. Une loi-cadre pour les droits des femmes devrait être présentée au printemps. Une loi fourre-tout, diront ses détracteurs. Une loi à large spectre en tout cas, puisqu'elle luttera contre les violences faites aux femmes, les discriminations à l'emploi, et tentera d'aider les jeunes couples avec enfants à concilier temps de travail et vie privée.
François Hollande a un exemple en tête : la Suède, où pères et mères se partagent les congés parentaux. En France, moins de 4 % des pères prennent ce congé pour élever leur enfant. C'est l'un des freins à l'égalité professionnelle, à l'accès des femmes aux responsabilités.
C'est même tout simplement un obstacle à l'embauche, la crainte du côté de l'employeur d'un futur heureux événement chez son employée. L'égalité, la parité, ne s'obtiennent pas seulement à coup de lois, fussent-elles les mieux rédigées du monde. Les obstacles sont dans les têtes, dans notre culture longtemps machiste. Qui n'épargne pas les hommes politiques.
Obligation sera faite aux partis de présenter 25 % de candidates aux législatives. Faiblement représentées dans l'Hémicycle, les femmes voient aussi leur place dans l'histoire du pays souvent gommée, oubliée.
C'est vrai que la France, qui se gargarise parfois un peu trop fort d'être le pays des droits de l'homme, doit être aussi vigilante qu'exemplaire sur celui des femmes.
ET NOS BONS SOCIALISTES D'INVENTER UNE AMENDE POUR LE NON RESPECT DE LA PARITÉ.
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