TOUT EST DIT

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samedi 9 mars 2013

Goodyear : Valls promet des poursuites après les violences

La manifestation des salariés de Goodyear, jeudi au siège à Rueil-Malmaison, a dégénéré en affrontements contre les CRS.

Pneus brûlés, jets de bouteilles mais aussi de plaques d'égout en fonte et de projectiles lourds, gaz lacrymogène, canons à eau… D'une rare violence, les altercations qui ont éclaté jeudi soir entre les salariés de l'usine Goodyeard'Amiens-Nord et les forces de police devant le siège du fabricant de pneus à Rueil-Malmaison ont fait dix-neuf blessés dans les rangs de la police, selon elle, et conduit à l'hospitalisation de cinq manifestants, selon les syndicats.
L'affaire a déclenché une vive polémique au sein de la gauche. «C'est la manifestation la plus violente» contre les forces de l'ordre «qu'on ait eue à Paris depuis au moins quatre ou cinq ans», a assuré la préfecture de police de Paris. «C'était très rugueux, raconte un policier. Deux compagnies de CRS se trouvaient au contact. Parmi les policiers blessés, un officier a dû être hospitalisé pour un traumatisme crânien.»

«Immense désespoir»

Une image étrangement Grecque
Alors que la CGT dénonce un «déchaînement de violences policières» qui «n'était pas du fait des salariés» selon Mickaël Wamen, délégué CGT d'Amiens-Nord, les policiers soulignent avoir été l'objet d'une agression en règle. Les responsables CGT ont demandé l'ouverture d'une enquête. Sur le petit millier de manifestants présents, tous n'étaient pas salariés de Goodyear. «Beaucoup viennent d'autres sites en lutte chez PSA-Aulnay ou ArcelorMittal», précise un officier de la Direction de la sécurité de police d'agglomération parisienne (DSPAP). Une trentaine ont «été identifiés comme des individus violents», ajoute-t-il, présents à chaque conflit de ce type. Connus des services, souvent mis en examen pour de précédents débordements, ces bras durs de la CGT et de Lutte ouvrière se retrouvent souvent à faire le coup de poing aux côtés des anarcho-syndicalistes.
Chez les responsables syndicaux, on avoue «être un peu dépassés par l'immense désespoir» des salariés, avec «une difficulté à tenir les rangs». Avec parfois des justifications pour le moins étonnantes. «C'est toujours malheureux qu'il y ait des blessés, j'aurais aimé que ça se passe mieux, déplore Virgilio Mota Da Silva, délégué SUD. Mais on ne demandait pas aux policiers d'être là. Sans eux, on aurait pris d'assaut le siège, pour mettre un maximum de pression sur les trois ou quatre responsables qui préparent un projet visant à nous saigner. On les aurait séquestrés jusqu'à ce qu'on trouve une solution, mais on les aurait bien traités…»

1173 emplois menacés

Les échauffourées, survenues lors d'un nouveau comité central d'entreprise (CCE) sur le projet de fermeture du site qui menace directement 1173 emplois, n'ont pas manqué d'enflammer aussi la sphère politique. Le ministre de l'Intérieur,Manuel Valls, a promis des poursuites contre les manifestants. «Je peux comprendre et entendre la colère et le désarroi, mais la violence est inacceptable dans une démocratie», a-t-il dit avant d'ajouter: «C'est un message de fermeté. Il est inacceptable qu'on s'attaque aux forces de l'ordre uniquement pour faire mal, pour casser.» Une position critiquée par le Nouveau Parti anticapitaliste, qui l'accuse d'être «un bon petit soldat du capital». Les dissensions à gauche n'ont donc pas tardé, puisque la fermeté du ministre intervient alors que la proposition de loi d'«amnistie sociale» a été adoptée au Sénat le 26 février, pour amnistier les infractions commises dans le cadre d'actions syndicales. Dès lundi, Valls s'était dit «sceptique» sur ce principe, lui préférant «le dialogue social». «Je suis désolée que cette loi ne fasse pas plaisir à M. Valls, a ironisé la députée (PCF) de Seine-Saint-Denis, Marie-George Buffet, mais il faut savoir pourquoi on a mis la gauche au pouvoir.» Selon elle, «il faut comprendre qu'au bout d'un moment, lorsqu'on sait que son entreprise va fermer, qu'on va perdre son emploi, les nerfs craquent».
De son côté, Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a réfuté tout lien entre les violences survenues chez Goodyear et le projet d'«amnistie sociale». «La loi porte sur des infractions bien précises, uniquement des atteintes aux biens effectuées dans le cadre d'actions syndicales entre 2007 et février 2013, a-t-elle dit. Cela n'est pas un blanc-seing pour les atteintes aux personnes, sûrement pas. Quant à Goodyear, on ne peut évidemment pas excuser les atteintes aux officiers de police.»

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