TOUT EST DIT

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jeudi 7 mars 2013

Sarkozy "obligé" de revenir?

Nicolas Sarkozy affirme, dans des propos cités par Valeurs actuelles, qu'il ne veut pas revenir en politique mais qu'il pourrait être "obligé d'y aller" pour "la France", à cause de la gravité de la situation.


Pourquoi il ne veut pas revenir

"Que ce soit clair, je n'ai pas envie d'avoir affaire au monde politique (…). La politique, c'est fini". De premier abord, Nicolas Sarkozy semble définitif dans les propos rapportés par le magazine Valeurs actuelles à paraître jeudi, et dont l'AFP etFrance info ont obtenu copie. Ce "monde politique" lui procure en effet un "ennui mortel", ajoute celui qui y a pourtant passé sa vie. Un "monde politique" qui l'a beaucoup égratigné également : "Et puis, regardez comment j'ai été traité! Lorsqu'on m'a convoqué pour treize heures d'interrogatoires, à propos de l'affaire Bettencourt (...) Sans compter la manière dont ils ont traité ma femme. Interdite de chanter pendant cinq ans". Revenir à tout cela? Le nouveau conférencier international dit non.

Pourquoi il se sent obligé de le faire quand même

Mais, jamais vraiment parti depuis sa défaite de mai dernier, il revient déjà. Et c'est bien-là le but de ces propos tenus et rapportés par l'hebdomadaire. Après son communiqué sur la Syrie et son intervention pendant la guerre interne à l'UMP, Nicolas Sarkozy dit qu'il pourrait effectivement se remettre en selle. Que se passerait-il en effet dans la situation d'un "pays tenaillé entre la poussée de l'extrémisme de gauche et celui de droite", avec "aucune solution de recours à droite ni à gauche"? "Dans ce cas, je ne pourrai pas continuer à me dire : je suis heureux, j'emmène ma fille à l'école, et je fais des conférences partout dans le monde. Dans ce cas, effectivement, je serai obligé d'y aller", explique-t-il. Mais il nuance. Il ne reviendrait pas "par envie" mais "par devoir" : "Uniquement parce qu'il s'agit de la France". Au-dessus des ambitions personnelles en somme, et donc de ses adversaires.
Le devoir mais pas la revanche? "C'est un très mauvais sentiment", répond-il. "Et puis quelle revanche ce serait? Pour reprendre la France dans l'état où les socialistes la laisseront. Tu crois que je ne sais pas que je vais mourir? Donc franchement est-ce que j'ai envie de revenir? Non", affirme-t-il également.

Ce qu'il pense de la politique du gouvernement

Nicolas Sarkozy n'est pas tendre face à ses interlocuteurs sur la politique actuelle du gouvernement. Il y a d'abord le Mali : "Que fait-on là-bas? Sinon soutenir des putschistes et tenter de contrôler un territoire trois fois grand comme la France avec 4.000 hommes? La règle, c'est qu'on ne va jamais dans un pays qui n'a pas de gouvernement."
Et la politique européenne de François Hollande? "Il a cassé tout ce que j'avais réussi à construire avec Angela Merkel". Nicolas Sarkozy confie aussi son inquiétude sur le mariage pour tous : "Avec leur 'mariage pour tous', la PMA, la gestation pour autrui, bientôt, ils vont se mettre à quatre pour avoir un enfant".

Pourquoi il parle

La véritable information dans ces propos, ce n'est pas que Nicolas Sarkozy pense à un retour, mais plutôt qu'il le fasse savoir clairement et si tôt. Au début du mois de février, il le sous-entendait déjà à ses amis, réunis pour son anniversaire. "Pour la première fois, il a parlé devant tout le monde de son horrible mois de mai 2012 et de son avenir, racontait au JDD un des participants. C’était très émouvant, de l’entendre à la fois évoquer sa défaite, et de constater qu’il n’excluait rien pour l’avenir, y compris de revenir en politique, 'si les Français le veulent', comme il a dit." Un autre se souvenait de la fin du discours : "On se reverra bientôt."
Autour de lui, il disait jusqu'à aujourd'hui attendre les municipales de 2014 pour s'exprimer. Son ami Edouard Balladur lui conseillait d'attendre plutôt les cantonales et régionales de 2015, véritables élections de mi-mandat. Si le calendrier s'accélère, c'est que les choses vont vite à l'UMP. François Fillon s'est clairement dévoilé la semaine dernière, tentant d'écraser la concurrence et glissant que tous les potentiels candidats étaient au "même niveau", qu'il n'y avait "plus ni préséance, ni hiérarchie". Selon France Info, ce sont ses amis Jean-Claude Dassier, vice-président de Valeurs actuelles, et Patrick Buisson, ancien conseiller passé par l'hebdo, qui l'ont poussé.

Ce qu'en pensent les membres l'UMP

Certains sont ravis, à l'image des sarkozystes Guillaume Peltier ouNadine MoranoLuc Chatel, ami et soutien de Jean-François Copé a dit simplement voir en Nicolas Sarkozy un "recours possible" pour la droite. François Fillon a relevé que la question posée à son camp aujourd'hui n'était pas "un casting". "Je ne fais aucun commentaire sur ces sujets-là", a déclaré le député de Paris, interrogé par BFMTV et RMC, avant de glisser : "C'est le feuilleton qui va occuper, animer tous les commentateurs politiques pendant des semaines et des mois". Pour Alain Juppé, ce n'est pas "la priorité du jour".
Même les amis les plus fidèles de Nicolas Sarkozy relève la question du tempo. "Pour lui, comme pour chacun, la politique c'est une question d'alchimie entre l'envie, le devoir, et les circonstances", a expliqué sur Public Sénat Brice Hortefeux, ajoutant qu'aucune de ces trois conditions n'est réunie actuellement… Et de conclure : "Franchement, respectons le calendrier".

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