TOUT EST DIT

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jeudi 7 mars 2013

Les ayatollahs du “genre”

Les ayatollahs du “genre”


Décidément, la haine de l’altérité prend un tour obsessionnel dans les sphères de la gauche “sociétale”
Dès l’automne, sur injonction de Matignon, les ministres avaient dû plancher en séminaire sur lesgender studies importées des États-Unis. Sic. Les moins farfelus ont dû se demander avec quoi rimait ce pensum. Plus récemment, une certaine Sandrine Mazetier, parlementaire socialiste de son état, a adressé une question écrite au gouvernement pour le prier d’effacer des frontons publics ces deux gros mots : “École maternelle”. Son patois sociocul mérite la citation : « Changer ce nom genré par un nom neutre redonnerait symboliquement aux pères la place qui leur revient dans l’éducation de leurs enfants, et repositionnerait l’école dans son rôle éducatif différent de celui des parents. » Sous-entendu : tels parents arriérés risquant d’établir un distinguo “genré” entre leur fille et leur garçon, l’école se doit de combattre cet obscurantisme. En bonne logique, il va falloir débaptiser les maternités : ce mot “genré” à l’extrême laisserait accroire que l’accouchement est l’apanage des femmes. Nos bobos hexagonaux n’ont pas l’exclusivité de la névrose antigenre : à Brighton, les autorités publiques remplacent les toilettes “genrées” (ladiesgentlemen) par des neutres. La suppression des urinoirs ne devrait pas tarder, ils sont irrécusablement “genrés”.
Les mêmes socialistes adeptes d’un androgynat tous azimuts militent pour une parité intégrale, jusqu’à proposer la coprésidence homme-femme de chaque commission parlementaire et un couple de candidats aux cantonales. Ainsi, l’altérité des genres, niée dans la conception de l’identité familiale et de la filiation, est survalorisée dans le domaine où un couple n’a pas de pertinence, l’exercice de toute responsabilité étant par essence individuel. La cohérence idéologique exigerait du reste que les couples élus fussent homos dans la moitié des cantons, hétéros dans l’autre. Mais la perfection comptable du délire égalitariste ne sera atteinte qu’avec la parité à 50 % d’hétéros et d’homos au sein du peuple français. Voire de chaque famille. Il y a trop d’hétéros, voilà où le bât blesse. Trop d’enfants, trop d’adultes captifs d’une approche désuète du destin de l’humanité ont tendance à différencier un mec d’une nana. Trêve de guignolade : Sandrine Mazetier et ses camarades auront du mal à faire gober leur sous-beauvoirisme rétro aux gens “normaux”, comme dirait Hollande, qui serait bien inspiré de siffler la fin de la récré.
J’évoquais, dans ma chronique précédente, la jolie cloche dorée de Notre-Dame qui s’appelle Denis et dont j’ai l’honneur d’être le parrain. Des militantes dépoitraillées, en proie à une variante anticléricale de l’hystérie, ont cru devoir la dégrader. L’imbécillité, la vulgarité et le fanatisme de cette initiative suffiraient à la disqualifier. Ce qui mérite d’être relevé, c’est sa lâcheté. À défaut d’en approuver le bien-fondé, on eût apprécié l’audace d’une manif impromptue, slogans bramés et seins à l’air, dans une mosquée par exemple. Car l’islam mérite au moins autant que le catholicisme la vindicte des féministes ultras. Le judaïsme aussi, d’ailleurs. Mais si ces dames avaient osé profaner une mosquée, elles eussent risqué davantage qu’une raclée (méritée) des responsables de la sécurité : un opprobre infamant relayé par tous les politiques, par tous les intellos et par tous les médias. Lesquels s’en sont tenus à des indignations mineures, à l’exception louable de Valls et de Delanoë. Braves gens et bonnes poires, les cathos français ont encaissé l’humiliation. En de pareilles circonstances, nos compatriotes musulmans se seraient révélés moins accommodants, et ils auraient eu bien raison.

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