TOUT EST DIT

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jeudi 7 mars 2013

Lettre ouverte à François Hollande

La situation de notre économie est telle que tout doit être fait pour encourager les entrepreneurs et les convaincre de rester en France.
Monsieur le Président de la République, nous, députés de la nation, attachés au monde de l’entreprise, sommes très inquiets de l’avenir économique de notre pays. Si l’ancien premier ministre Michel Rocard évoque une « situation terrifiante », c’est que notre économie est indéniablement passée d’un avis de tempête à un avis d’ouragan. Il est encore temps d’éviter le décrochage définitif. Plutôt que de vains débats sociétaux qui les divisent, les Français veulent la vérité et attendent des décisions courageuses.
Vous ne pouvez pas créer la prospérité en décourageant l’épargne ! Alors que le financement de notre économie risque de souffrir d’un assèchement sans précédent des capitaux, vous avez choisi d’alourdir massivement la fiscalité sur l’épargne. C’est ainsi que vous avez décidé de conserver, malgré des aménagements, une taxe sur les plus-values à plus de 60 %, alors qu’elle se situe à 0 % en Belgique, en Suisse ou au Luxembourg. Cette mesure fait de la France la terre la plus hostile d’Europe aux entrepreneurs, un vrai “enfer fiscal” ! Elle décourage nos chefs d’entreprise, démotive nos jeunes et fait fuir nos talents. Même Jacques Attali n’hésite pas à l’assimiler à un « suicide fiscal »
Vous ne pouvez pas aider le salarié en anéantissant l’employeur ! Avec le rapport Gallois, vous sembliez certes avoir compris qu’il ne peut y avoir de modèle social durable sans économie compétitive. Mais votre crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi est malheureusement beaucoup trop complexe pour nos 3 millions de PME : c’est une nouvelle usine à gaz qui ne répond pas à l’urgence de la situation.
Monsieur le Président de la République, écoutez le cri d’alarme de nos entrepreneurs ! Chaque jour, ces derniers doivent surmonter des obstacles qui nuisent à leur activité et à la création d’emplois : un labyrinthe kafkaïen de normes, un droit du travail de 3 000 pages, une insécurité juridique et fiscale permanente, des charges parmi les plus élevées du monde… Pis, ils font face à un climat anti-entrepreneurial inédit, entretenu au plus haut niveau de l’État. Faire du chef d’entreprise un bouc émissaire, l’accabler d’impôts nouveaux ou s’immiscer dans sa gestion au nom de la morale, comme vous comptez le faire avec votre loi sur la reprise des sites rentables, ne peut pas être la politique de la cinquième puissance économique mondiale.
Vous ne pouvez pas encourager la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes ! Vous ne pouvez pas aider le pauvre en ruinant le riche ! Ne cherchez plus à plaire à l’aile la plus extrémiste de votre majorité ! Pourquoi s’obstiner à mettre en place une taxe confiscatoire à 75 % ? En affirmant, comme le rapporteur général socialiste du Budget, Christian Eckert, que « cette taxe est une amende », il ne faut pas s’étonner que ceux qui ont réussi, désormais considérés comme des hors-la-loi, quittent le pays en masse. Les chiffres sont alarmants : le nombre d’exilés fiscaux a été multiplié par 5, passant de 1 000 en moyenne par an à près de 5 000 l’an dernier ! Notre pays est en train de se vider de son sang entrepreneurial ! Il est grand temps de stopper l’hémorragie !
Vous ne pouvez pas éviter les ennuis en dépensant plus que vous gagnez ! Monsieur le Président, l’État suffoque sous le poids d’une dette abyssale et l’abandon de votre objectif de ramener le déficit public sous le seuil des 3 % du PIB en 2013 n’est pas près de nous rassurer. Agissez sur les dépenses publiques ! Vous pouvez encore corriger le tir. Dans votre programme pour l’élection présidentielle, vous écriviez « le chef de l’État doit avoir le souci de la promptitude, de la rapidité, de l’urgence ». L’urgence est là, monsieur le Président, saurez-vous y faire face ?

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