dimanche 8 juillet 2012
Mais pourquoi ne voit-on pas que l’Allemagne est beaucoup plus exposée à la crise qu’on ne le croit ?
Selon une étude publiée en juin par
Carmel Asset Management, le risque sur les actifs allemands serait bien
plus élevé que les marchés ne le pensent.
L'Allemagne fait figure de maillon fort
de la zone euro. La crise ? Elle serait plutôt réservée à la Grèce,
l'Espagne ou encore le Portugal. Pourtant, une longue étude de Carmel Asset Management montre que l'Allemagne serait bien plus exposée à la crise financière que les marchés ne le pensent. Et quelle que soit l'issue de la crise -union fiscale ou fin de l'euro-, l'Allemagne pourrait payer une note plus que salée.
Selon les estimations de Carmel Asset Management, si la zone euro
survit, l'Allemagne perdrait 579 milliards d'euros. Si la zone euro
éclate, la perte serait de 1,31 billion d'euros. Cette somme peut être
décortiquée comme suit : les prêts effectués sur la Bundesbank se
montent à 637 milliards d'euros, la quote part allemande dans le
financement ESM/EFSF/EFSM à 94 milliards d'euros, la perte des banques
allemandes sur leur exposition aux dettes des pays de l'Europe du Sud à
200 milliards d'euros et la baisse des exportations allemandes sur cinq
ans à 375 milliards d'euros.
Selon l'étude, les établissements bancaires allemands seraient exposés à hauteur de 438 milliards d'euros,
soit une somme supérieure de 40% aux 310 milliards d'euros de capital
des établissements. Par ailleurs, l'Allemagne est le pays le plus exposé
à la dette espagnole.
Et les perspectives ne sont
pas réjouissantes de l'autre côté du Rhin : les exportations, qui
comptent pour 40% de l'économie allemande, pourraient diminuer
largement en cas d'éclatement de la zone euro. Pour l'année 2011, les
exportations allemandes vers les pays de la zone euro représentaient
57% du volume d'exportation totale.
L'étude souligne donc l'importance du maintien de la zone euro à tout prix.
Car si la Grèce quitte l'eurozone, les pertes de l'Allemagne seraient
absorbées par la Banque centrale européenne (BCE). En revanche, si
plusieurs pays se mettent à quitter l'union monétaire, la BCE ne pourra
plus tout absorber et jouera plutôt le rôle de créancier sans pouvoir
être capitalisée.
L'étude conclut que l'achat
d'obligations allemandes pour se protéger n'est pas une bonne idée.
Mieux vaut donc acheter des CDS (Credit Default Swap), ce que font de
nombreux hedge funds, mais ce qui reste difficile à réaliser pour un
investisseur privé.
Sur le long terme, Carmel Asset Management préconise la mise en place d'États-Unis d'Europe.
L'idée : un système d'imposition commun, la possibilité de pouvoir
déplacer des fonds d'état en état ou encore l'élection d'un chef d'état
par les différents pays des Etats-Unis d'Europe. L'étude estime tout de
même que ce résultat serait quasi-impossible à obtenir. Autre
proposition qui semble plus réalisable : la mise en place d'un plan
Marshall, un transfert direct de fonds entre les pays créditeurs et les
pays débiteurs de la zone euro.
Mais l'étude n'est pas très optimiste quant à l'avenir de l'union monétaire européenne.
En effet, parmi toutes les unions monétaires, la zone euro semble être
celle qui est la plus "dispersée", en clair la plus disparate lorsque
l'on analyse différents facteurs économiques, sociaux et politiques.
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