Organisée en plein trauma post-perte du triple A, la dernière
conférence sociale avait été rebaptisée «Sommet de la crise» par le
président-candidat Nicolas Sarkozy. Six mois plus tard, l’intitulé
pourrait être repris mot pour mot par son successeur.
Avec un
chômage au plus haut depuis 13 ans et une situation sociale qui ne cesse
de se dégrader, l’emploi est évidemment l’une des priorités absolues de
ce gouvernement. Mais là comme ailleurs, là peut-être plus qu’ailleurs
même, l’équipe Ayrault ne possède qu’une marge de manœuvre et un pouvoir
d’action extrêmement restreints.
C’est la raison pour laquelle ce
sommet social est particulièrement attendu. Plus que jamais, la
situation réclame une union sacrée entre les fameux «corps
intermédiaires», les chefs d’entreprises, les salariés et le
gouvernement qui vont chacun devoir lâcher un peu quelque chose.
Il
y a en effet une nécessité absolue et urgente de marcher, sinon main
dans la main, ne rêvons pas, mais au moins côte à côte et dans le même
sens. En faisant tout pour que le naturel rapport de force ne se
transforme en crispation puis en blocage. Vœux pieux? Peut-être.
La
majorité qui a fait du dialogue social l’un des piliers de sa méthode
de gouvernance ne peut en tout cas se permettre de rater ce rendez-vous
crucial. Pour s’éviter une rentrée agitée d’abord, ne pas gripper
d’entrée la machine réformatrice ensuite, et ne pas s’aliéner des
syndicats pour l’instant bien disposés à son endroit enfin. Le tout sans
trop céder, sous peine de réduire à néant les efforts consentis
ailleurs. Pas simple.
Le soin avec lequel le sommet a été préparé,
les nombreuses rencontres préalables et les déclarations de bonnes
intentions un peu trop fort criées disent assez les enjeux de ces deux
jours de tables rondes qui devront impérativement dépasser le domaine du
constat. Pour apporter des réponses concrètes et de première urgence à
une situation qui l’exige comme jamais.
dimanche 8 juillet 2012
Sommet de crise (bis)
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