TOUT EST DIT

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dimanche 10 juin 2012

Une élection de choix

Domination ou cohabitation ? Ainsi se résume l’enjeu des législatives, élections pour cinq ans de nos 577 députés, dont le premier tour se déroule aujourd’hui, le second dans une semaine.
Si les Français confirment leur vote de la présidentielle, le Parti socialiste, seul ou avec l’appui de ses partenaires, disposera en France de tous les grands leviers institutionnels : toutes les Régions métropolitaines hormis l’Alsace, 60 % des départements et, bien entendu, l’exécutif. De plus, pour la première fois dans l’histoire de la V e République, la gauche détiendra la majorité au sein des deux chambres du Parlement, Sénat et Assemblée nationale.
Si, à l’inverse, les électeurs choisissent la droite, le pays retrouvera une situation de cohabitation qu’il a déjà connue, certes. Mais ce bug politique s’était produit à la fin des deux mandats de François Mitterrand (1986-1988 et 1993-1995) ou après deux ans de présidence de Jacques Chirac (1997-2002). Sous le régime du septennat, de surcroît. En ce printemps, le vote contradictoire surviendrait à la même saison et démentirait un vieil adage de la science politique – science inexacte il est vrai – selon lequel, à courte échéance, « le suffrage universel ne se déjuge pas ».
Dans les deux cas – paysage électoral tout en rose ou concubinage forcé entre PS et UMP – le pays se trouvera donc dans une configuration originale par la grâce d’un mode de scrutin… dont les mois sont comptés. En effet, la prochaine échéance, en 2017, devrait avoir lieu avec une dose de proportionnelle, puisque le principe en est défendu aujourd’hui sur l’ensemble de l’échiquier politique. Le mode actuel est ultra-favorable aux deux partis les plus puissants ; les autres formations, même avec un très bon score ne peuvent compter que sur un nombre infime d’élus. La loi est dure pour elles, mais elle va changer.
Ce rendez-vous des législatives revêt aussi une dimension locale qui accroît encore son intérêt. Le bulletin déposé dans l’urne peut parfois privilégier la dimension humaine par rapport à l’étiquette politique.
Choix national, choix de proximité, choix inédit, choix dont les règles vont être modifiées : dans un tel contexte, voter devrait aller de soi.

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