"We need new solutions. Everything's on the table," Hollande pledged, meaning he would force Merkel to remove the noseclip and consider things that give off a foul odour in Berlin, foremost among them eurobonds – Germany solving the crisis at a stroke by agreeing to underwrite the debt of Spain, Greece, Italy and all the rest. Fat chance.
By Saturday the growth versus austerity contest had receded as Merkel turned the tables on Hollande.
It was her turn to declare there should be no taboos in grappling with the hard options facing Europe's leaders as they wait to see what will happen in Greece and Spain, and plot their next moves at what is shaping up to be a momentous summit at the end of the month.
Merkel appeared to be calling not only Hollande's but France's bluff. By announcing there could be no censorship of the eurozone to-do list, she meant tabling radical, federalist steps involving gradual loss of national sovereignty over budgetary, fiscal, social, pensions, and labour market policies with the aim of forging a new European political union over five to 10 years.
The USE – United States of Europe – is back. For the eurozone, at least. Such "political union", surrendering fundamental powers to Brussels, Luxembourg and Strasbourg, has always been several steps too far for the French to consider.
But Berlin is signalling that if it is to carry the can for what it sees as the failures of others there will need to be incremental but major integrationist moves towards a banking, fiscal, and ultimately political union in the eurozone.
It is a divisive and contested notion which Merkel did not always favour. In the heat of the crisis, however, she now appears to see no alternative.
The next three weeks will bring frantic activity to this end as a quartet of senior EU fixers race from capital to capital sounding out the scope of the possible.
Herman Van Rompuy, president of the European council, Mario Draghi, head of the European Central Bank, Jean-Claude Juncker, Luxembourg leader and longstanding head of the eurogroup of single currency countries, and José Manuel Barroso, chief of the European commission, are to deliver a eurozone integration plan to an EU summit on 28-29 June.
All four are committed European federalists.
Before the summit there is a fateful Greek election and French parliamentary polls, while time appears to be running out for the Spanish banking sector. The finance minister in Madrid, Luis de Guindos, says that the fate of the euro will be decided over these weeks in Spain and Italy.
The quantum leap in integration being mulled will not save Greece, rescue Spain's banks, sort out Italy, or fix the euro crisis in the short term.
The leaders may even run out of time, exhausting the reserves of brinkmanship and last-minute calls that have characterised the "crisis management" of the past 30 months.
But they hope that by unveiling a medium-term strategy for a fiscal and political union in the eurozone they will convince the financial markets of their resolve to save the euro, that the currency is irreversible, and that the heat will be off.
The impact of "the project" will be immense, if it takes off.
Logically, you would need a new European treaty. That will be tortuous. You would probably need a new German constitution, which may prove a step too far.
The current perennially cited "democratic deficit" in how the EU is run would widen exponentially without a radical overhaul of the electoral underpinning of eurozone government. What would be the point in voting for a government in, say, Slovenia, when in a eurozone political union the tax, spending, pensions, or labour policies are decided in Brussels?
A much more entrenched two-speed Europe would emerge, with key decision-taking centred in the eurozone and not in an EU of 27 or 28.
The gap between Britain and core Europe might become unbridgeable, generating only mutual rancour and ultimately ending the UK's unhappy EU dalliance, although the "political union" is precisely what David Cameron and George Osborne are recommending as the "remorseless logic" of sharing a currency.
In the third year of muddling through, the choices facing Europe's leaders are getting starker – the death of the euro or the birth of a new European federation.
"Il faut trouver de nouvelles solutions. Tout est sur la table", a promis François Hollande, signifiant ainsi qu’il obligerait Angela Merkel à retirer la pince à linge qu’elle a sur le nez pour examiner des projets qui dégagent pour Berlin une odeur nauséabonde, au premier rang desquels la création d’euro-obligations – l’Allemagne résoudrait ainsi la crise en deux coups de cuillère à pot en acceptant de garantir les dettes de l’Espagne, de la Grèce, de l’Italie et de tous les autres. L’espoir fait vivre.
Mesures fédéralistes draconiennes
Samedi dernier, le duel croissance contre austérité avait déjà perdu de sa virulence, Angela Merkel ayant choisi d’inverser les rôles avec François Hollande. C’était à son tour de déclarer qu’il n’y aurait pas de tabous dans l’examen des choix épineux auxquels sont confrontés les dirigeants européens tandis qu’ils attendent de connaître le sort de la Grèce et de l’Espagne, et qu'ils préparent ce qui s’annonce comme un sommet capital à la fin du mois.Angela Merkel a donné l’impression de mettre au pied du mur non seulement François Hollande, mais la France entière. En annonçant qu’il n’y aurait aucune censure au sujet de la liste des changements qui attendent la zone euro, elle faisait allusion à des mesures fédéralistes draconiennes prévoyant des pertes progressives de souveraineté nationale sur les politiques budgétaires, fiscales, sociales, les retraites et le marché du travail, dans le but de donner naissance à une nouvelle union politique européenne d'ici cinq à dix ans.
Les EUE – Etats-Unis d’Europe – sont de retour. Pour la zone euro, tout au moins. Ce type d’"union politique", qui implique de céder des pouvoirs essentiels de l’Etat à Bruxelles, au Luxembourg et à Strasbourg, est toujours apparu aux yeux des Français comme un objectif trop éloigné pour qu’ils l’envisagent.
Mais Berlin laisse entendre que, s’il doit payer les pots cassés pour ce qu’il considère comme les défaillances des autres, il va falloir se rapprocher de manière progressive mais néanmoins franche d’une union bancaire, budgétaire et au bout du compte politique au sein de la zone euro. C’est là un projet clivant et controversé qui n’a pas toujours eu les faveurs d’Angela Merkel. Mais au plus fort de la crise, elle semble désormais n’avoir pas d’autre option.
Les trois semaines à venir verront une grande effervescence autour du projet, puisqu’un quatuor de mécanos de l’Europe se rendra de capitale en capitale afin de sonder le champ des possibles. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, Mario Draghi, patron de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Juncker, Premier ministre du Luxembourg et chef de longue date de l’Eurogroupe (composé des membres de la zone euro), et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, doivent présenter un projet d’intégration de la zone euro lors du sommet des 28 et 29 juin. Tous les quatre sont des fédéralistes convaincus.
Politique de la corde raide
Le sommet sera précédé d’élections fatidiques en Grèce [17 juin] et d’un scrutin législatif en France [10 et 17 juin], alors que le secteur bancaire espagnol semble manquer de temps. Le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, déclare que le sort de l’euro se jouera dans les semaines à venir en Espagne et en Italie.Le bond de géant vers l’intégration, à l’étude aujourd’hui, ne suffira ni à sauver la Grèce, ni à renflouer les banques espagnoles. Il ne remettra pas non plus d’ordre en Italie, ni ne réglera la crise de l’euro à court terme. Le temps pourrait même venir à manquer pour des dirigeants européens qui arrivent au bout de leur politique de la corde raide et lancent des appels de dernière minute, caractéristiques de la "gestion" de la crise ces trente derniers mois.
En dévoilant cette stratégie de mise en place d'une union budgétaire et politique dans la zone euro, ils espèrent convaincre les marchés financiers de leur détermination à sauver la monnaie unique. Mais aussi que ce "coup de chaud" ne durera pas éternellement et que l'adoption de l'euro est irréversible.
Les répercussions du projet, s'il voit le jour, seront immenses. Logiquement, un nouveau traité européen devra être rédigé. Ce qui ne serait pas une mince affaire. Il faudrait alors une nouvelle constitution allemande – ce serait sans doute aller un peu loin.
Le "déficit de démocratie" dont souffre la gouvernance de l’Union européenne se creuserait de manière exponentielle sans un remaniement draconien du mode de désignation des élus dans la zone euro. A quoi bon élire un gouvernement, par exemple en Slovénie, si, au sein d’une "union politique de la zone euro", les décisions politiques concernant la fiscalité, le budget, les retraites et le marché du travail sont prises à Bruxelles ? Une Europe à deux vitesses émergerait et les décisions clés seraient tranchées dans la zone euro et non dans une Europe à 27 ou 28.
Le fossé qui sépare la Grande-Bretagne du cœur de l’Europe deviendrait alors impossible à combler, ce qui aurait engendrerait des rancœurs mutuelles et mettrait fin à la relation sans enthousiasme du Royaume-Uni avec l'UE, même si l’"union politique" qualifiée de "suite logique" du partage d’une même monnaie, est précisément ce que recommandent David Cameron et George Osborne.
Après trois années de gestion laborieuse de la crise, les choix auxquels sont confrontés les dirigeants européens se radicalisent : c’est soit la mort de l’euro, soit la naissance d’une nouvelle fédération européenne.
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