Les législatives peuvent-elles réserver des surprises ? Un mois après la présidentielle, on imagine mal un changement brutal d'inclinaison de l'électorat. En revanche, l'incertitude demeure sur la volonté des électeurs de donner au seul parti socialiste une majorité absolue à l'Assemblée nationale ou de l'obliger à composer avec chaque formation de gauche ayant appelé à voter François Hollande le 6 mai. Il n'est pas exclu que les citoyens souhaitent aussi une opposition forte pour faire entendre la voix de ceux qui, en particulier, s'inquiètent des conséquences économiques des choix sociaux affichés par le nouveau pouvoir. Aucun sujet de fond n'a vraiment été abordé au cours de cette campagne. Le PS a tout misé sur l'effet Hollande appuyé par des décisions symboliques concernant les retraites, la prime de rentrée et la confirmation de réformes à venir plutôt à l'horizon 2013.
L'UMP secouée par l'échec de Nicolas Sarkozy a tout fait pour limiter les dégâts et éviter d'être laminée. Entre la conquête d'une majorité et la recherche d'une position de choix pour conduire une opposition dynamique, les sujets qui fâchent et les différends entre responsables ont été minorés. Dès le 18 juin, le scénario sera autre et des décisions sur le fond vont devoir être prises. Tenter de satisfaire tout le monde avec des mesurettes séduisantes à l'effet limité n'a qu'un temps. Aussi le rapport des forces à l'intérieur de la nouvelle majorité comptera beaucoup pour orienter et donner de la densité au changement. Le président de la République et le Premier ministre auront-ils les mains totalement libres pour agir ou devront-ils composer en permanence pour assurer le vote des lois ? Là est la clé, d'autant que l'utilisation limitée de l'article 49-3 ne permet plus de s'affranchir des humeurs parlementaires en cascades.
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