vendredi 29 juin 2012
Europe: la responsabilité de François Hollande
Monsieur le président de la République, il faut désormais sortir de l’ambigüité!
Le Premier secrétaire du Parti socialiste que vous avez été a
consacré beaucoup d’énergie à maintenir au sein de votre parti une unité
de façade entre partisans et adversaires de l’intégration politique en
Europe. Le Ps s’est, il est vrai, durablement déchiré lors du
référendum de 2005.
Mais aujourd’hui, vous avez été promu par vos compatriotes au rang d’homme d’Etat destiné à fixer un cap à la France.
Or, il n’est plus temps de finasser.
Jusqu’à l’été 2011, l’Allemagne a pu donner le sentiment, y compris
parmi ses élites, de se lasser de cette construction européenne,
déséquilibrée, branlante, ingrate. Se voir réduit à n’être qu’un cochon
de payeur n’est pour aucun peuple au monde gratifiant.
Contre les vents mauvais, Angela Merkel a su, depuis, convaincre ses
compatriotes que l’avenir passait par davantage d’Europe. Elle a proposé
une Union politique qui reste à définir.
Quelle est votre réponse?
Certes, il faut accepter de se plier aux règles du jeu. Dès
aujourd’hui, notre souveraineté budgétaire est partagée. La Belgique a
pris conscience de cette réalité, en décembre 2011, lorsque la
Commission, au vu de ses propres calculs, l’a obligée à revoir son
budget pour tenir le seuil des 3% du PIB. La France aura à subir, cet
automne, le même exercice. Légitimement mandatés par nos engagements,
les eurocrates vérifieront la sincérité du projet de budget débattu au
parlement. Pour notre pays, cela revient à cesser de jouer avec les
chiffres, à engager la réduction des dépenses publiques, à se déprendre
de l’illusion de recettes fiscales mirifiques supplémentaires.
La France doit adopter une démarche de transparence et d’honnêteté vis-à-vis de l’Allemagne et de nos autres partenaires.
Sinon, notre voisin d’outre-Rhin pourrait légitimement tourner la
page de l’aventure européenne. Il se contenterait de la survie d’un
marché unique où ses entreprises, à n’en pas douter, continueraient à
engranger de juteux bénéfices.
L’Europe politique serait morte. Et ce par la volonté de la France.
Comme, voici soixante ans, l’Europe de la défense fut gelée, le temps de
deux générations, à cause du rejet par Paris de la Communauté
européenne de défense.
Le jeu des institutions fait qu’il vous incombe d’éviter cette issue
funeste. Ou d’en endosser la responsabilité devant l’Histoire.
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