TOUT EST DIT

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mardi 6 décembre 2011

Nogent plus urgent que le bois de Boulogne

Le scénario de Greenpeace, experte en désobéissance civile, était réglé comme du papier à musique. Son coup d'éclat, après que ses militants se sont introduits dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, a réussi. L'image fait le tour du web. Le défi lancé par l'organisation écologiste, selon laquelle « le nucléaire sûr n'existe pas », ébranlera quelques certitudes. On n'est pas loin de penser en effet qu'on entre dans une centrale comme dans un moulin ! Cette intrusion révèle a minima une faille dans le dispositif, si l'on veut bien songer que neuf militants se sont promenés pas très loin du cœur de la centrale, certes sans pénétrer dans le saint des saints, surprotégé quant à lui. EDF, comme à son habitude, minimise l'incident mais ne convainc pas : on a compris qu'elle ne voulait pas créer un phénomène de victimisation mais pourquoi diable ont-ils été interpellés un quart d'heure après avoir été repérés ? Car au final, l'électricien contribue à alimenter le doute autour de l'idée de vulnérabilité du nucléaire. Cette opération soulève aussi une contradiction spectaculaire entre un discours officiel sur une sécurité à toute épreuve et les moyens folkloriques de visiteurs armés de pinces et banderoles. Elle arrive à point nommé après Fukushima qui oblige à s'interroger - imaginer l'inimaginable - et à réévaluer les risques et les normes. Prévoir l'imprévisible, n'est-ce pas au fond ce que le commando a déjoué ? Cette action aura enfin montré au ministre de l'Intérieur un autre sens des priorités : il y a mieux à faire et plus urgent à Nogent-sur-Seine qu'à commenter un contrôle de police au bois de Boulogne !

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