TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 6 décembre 2011

Un Français sur trois veut revenir au franc

Faut-il sacrifier l'Europe et l'euro pour sortir de la crise ? La majorité des Français ne le pensent pas, mais ils sont de plus en plus nombreux à être tentés par cette solution, proposée aux deux extrêmes de l'échiquier politique. Selon un sondage Ipsos pour l'association Lire la société, qui sera présenté mercredi 7 décembre à l'occasion de la remise du Prix 2012 du livre d'économie, 44 % des Français pensent que l'euro est un "handicap" pour faire face à la crise actuelle et 45 % qu'il l'est pour l'économie française en général, alors que respectivement 33 % et 34 % pensent que la monnaie unique est un "atout".

"Ce différentiel de 11 points montre qu'il y a incontestablement une fragilisation de l'euro dans l'opinion française", constate Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos.


Le fait que 62 % des Français jugent que l'euro est un handicap pour le pouvoir d'achat n'est en revanche pas nouveau, selon lui, l'opinion imputant la hausse des prix à l'euro depuis sa naissance.
Au crible des préférences partisanes, le sentiment que l'euro demeure un atout pour l'économie française est, de très peu, majoritaire dans tout l'éventail politique, y compris au Front de gauche, mais à l'exception du Front national : la position inverse est partagée par les trois quarts des sympathisants du Front national, ce qui suffit à faire basculer le jugement global du côté négatif.
Cette dénonciation des effets de l'euro ne se traduit cependant que partiellement en volonté de revenir au franc. Une majorité souhaite toujours le maintien de la France dans la zone euro. Mais l'opinion inverse a gagné "environ 10 points en six à huit semaines" par rapport aux sondages antérieurs équivalents, pour atteindre 36 %, note M. Teinturier.
On peut aussi interpréter ce souhait de maintien dans l'euro, qui est majoritaire dans tous les partis - y compris au Front de gauche (80 %) - sauf au Front national (22 %), comme la conviction qu'un retour au franc rendrait la situation encore pire.
Un clivage social
Sur cette question, le clivage est moins partisan que social. Ainsi, une majorité d'ouvriers (65 %) et d'employés (53 %) sont favorables au retour au franc, quand les cadres (8 2 %) et les professions intermédiaires (69 %) restent attachés à l'euro. "La fracture sociale est ici beaucoup plus forte que, par exemple, lors du référendum de Maastricht", note M. Teinturier.
Paradoxalement, la défiance vis-à-vis de l'euro ne se traduit pas par une défiance envers les institutions européennes. M. Teinturier se dit même "étonné" de voir 49 % des Français souhaiter un renforcement des pouvoirs de l'Union européenne, contre 37 % un renforcement du pouvoir des Etats, cette position étant cependant majoritaire aux deux bouts "souverainistes" de l'échiquier politique.
De même, les Français se divisent sur une taxation des produits aux frontières de l'Union. Si une majorité, quelle que soit la position partisane, pense que cela permettrait de "protéger" l'économie française, une majorité est également consciente des effets négatifs potentiels sur les exportations françaises, et surtout sur les prix.

0 commentaires: