TOUT EST DIT

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mardi 25 octobre 2011

La presse se fait l'écho des tensions entre dirigeants après le sommet de Bruxelles

Au lendemain du sommet de Bruxelles sur la crise de l'euro, la presse européenne s'accorde à dire que si les priorités font consensus – restructuration de la dette grecque, recapitalisation des banques et déploiement du Fonds européen de stabilité financière –, peu de solutions concrètes ont émergé. "Chacun a été clair sur ce qu'il fallait faire pour le sort de l'Europe. Mais pourtant le succès semble incertain", rappelle Der Spiegel.

De Berlin à Londres, les quotidiens nationaux constatent l'absence de solutions pérennes et attendent de voir le second sommet programmé, mercredi 26 octobre. Peu étonnant, constate Die Zeit, car "la crise est tellement complexe", de l'aveu même des dirigeants européens.
A défaut de solutions concrètes, les quotidiens européens relèvent les dérapages verbaux entre dirigeants européens qui ont émaillé la rencontre de Bruxelles.
"SHUT UP"
La Une du Guardian, le 24 octobre.
La Une du Guardian, le 24 octobre. DR

En Angleterre, c'est le "shut up" qu'a laissé échapper Nicolas Sarkozy à l'adresse de David Cameron qui a retenu l'attention. "You have lost a good opportunity to shut up" ("Vous avez perdu une bonne occasion de vous taire"), a rétorqué le président français face aux critiques anglaises. Mais si tous les journaux britanniques relaient l'anecdote, c'est pour mieux souligner le rôle joué par David Cameron pendant ce sommet.
Le premier ministre britannique a pris la tête de la fronde des pays membres de l'Union européenne mais pas de la zone euro, en obtenant un sommet à 27 mercredi – et non pas à 17 comme initialement prévu. "Le Royaume-Uni craint qu'une nouvelle régulation financière entre membres de la zone euro nuise à la City, centre de la finance globale", s'alarme The Telegraph.
Pourtant, David Cameron joue une partie complexe, rappelle The Guardian. Lundi, au lendemain du sommet, les députés britanniques réfléchissent à un éventuel référendum sur l'Union européenne. "Une mauvaise question au mauvais moment", indique le ministre des affaires étrangères, William Hague, repris sur tous les sites.
ARROGANTS COMME ZIDANE
Il Giornale (Italy)Il Riformista (Italy)
En Italie, aussi, on regrette l'attitude de Nicolas Sarkozy et ses "sourires ironiques" au cours d'une conférence de presse commune avec Angela Merkel . "Sarkozy comme Zidane", titre Il Giornale. "Quand ils sont en difficulté, les Français deviennent arrogants", juge l'éditorialiste. Avant d'avancer son explication : les Français sont jaloux d'avoir perdu la présidence de la Banque centrale européenne au bénéfice de l'Italie.
Mais en Italie comme au Royaume-Uni, les préoccupations nationales prennent le dessus. Les quotidiens italiens se concentrent sur les conséquences du sommet, synonyme pour le gouvernement italien d'une réforme des retraites qui doit être étudiée lors d'une réunion  exceptionnelle du conseil des ministres, lundi à 18 heures. Une mesure qui suscite déjà une levée de bouclier de la part des anciens alliés de la Ligue du Nord et des partis d'oppositions, comme le souligne Le Corriere della Serra.
Quand ce n'est pas Nicolas Sarkozy, seul, qui irrite, c'est son association avec Angela Merkel. "Merkozy", tel qu'on les surnomme dans les travées des institutions européennes. "On se souviendra des amabilités qu'ils se sont échangées", tance un économiste italien dans une tribune publiée par la Repubblica, mais ils n'ont eu aucune réponse à apporter, continue-t-il. Même sentiment du côté de la BBC, où l'on s'interroge sur la subite crainte que suscite l'Italie. Pourtant, "l'Italie est aussi endettée que la France ou le Canada", explique la chaîne anglaise, savants calculs à l'appui.
DES DIRIGEANTS PAS À LA HAUTEUR
En Espagne aussi, on regrette l'attitude d'Angela Merkel, qui a demandé des efforts supplémentaires à Madrid. Alors que, rappelle El Pais, l'Espagne n'est plus à la pointe de la crise et ne craint plus la contagion. Même Nicolas Sarlozy l'a dit, insiste le quotidien.
Une contagion que redoutent de plus en plus les pays membres de l'UE qui ne font pas partie de la zone euro. Pologne, Suède et Royaume-Uni ont fait part de leur inquiétude au cours du sommet, car l'Union européenne n'est pas l'union monétaire, insiste El Pais. "Le mécontentement ne fait qu'augmenter parmi les pays non membres de la zone euro", analyse le quotidien espagnol. Assiste-t-on à la naissance d'une Union européenne "à deux vitesses, où la zone euro prédomine et où les autres Etats ne peuvent que suivre le mouvement" ?
Le sommet européen de dimanche aura donc soulevé plus de problèmes qu'il n'en aura résolu. Pour le Wall Street Journal, les dirigeants européens n'ont pas été à la hauteur de l'enjeu. Pourtant, écrit-il, "les décisions qui vont être prises dans les prochaines semaines détermineront le destin de l'Europe pour des générations".

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