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lundi 24 octobre 2011

La Grèce s'inquiète des effets d'une décote de 50 % de sa dette

La zone euro est "relativement proche" d'un accord avec les créanciers privés de la Grèce sur les pertes qu'ils devront subir, a assuré, lundi 24 octobre, Amadeu Altafaj, un porte-parole de la Commission européenne, rappelant que l'Europe "préfère un accord négocié" à une mesure imposée aux banques. Selon une source diplomatique européenne, le lobby bancaire qui négocie avec les Etats a porté son offre de décote volontaire à 40 % sur les créances grecques détenues par les banques.


La décote constitue la part de la dette grecque que les banques créancières sont prêtes à passer par pertes et profits. Cette part était à 21 % dans l'accord conclu le 21 juillet sur le second plan d'aide à la Grèce. Les Etats européens cherchent eux à obtenir 50 à 60 % de décote pour assurer la soutenabilité de la dette grecque, selon des sources européennes concordantes. Les grandes banques, réunies au sein de l'Institut de la finance internationale (IIF), ont prévenu qu'il y avait "des limites à ce qui peut être considéré comme volontaire" au niveau de la dette publique grecque.
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INQUIÉTUDES EN GRÈCE
La Grèce s'alarme des conséquences pour ses banques et ses caisses de retraite d'une telle décote. La presse en particulier dramatise les répercussions pour l'économie grecque dans son ensemble. "Décote profonde, on joue avec le feu", titre le journal Ta Nea alors que le quotidien financier Naftemporiki craint "des répercussions sur les caisses de retraite". Eleftherotypia craint pour sa part que la nationalisation de la Banque nationale de Grèce (BNG), principal établissement du pays, et de la petite Attica Bank, n'aboutisse qu'à une "mise sous tutelle"
Actuellement, la marge des banques grecques est très limitée, sinon inexistante. Du fait des provisions passées en application de l'accord du 21 juillet (prévoyant une décote de 21 %), mais aussi pour faire face à la montée des prêts défaillants, les quatre principaux établissements – BNG, Eurobank, Alpha et la Banque du Pirée – ont déjà essuyé des pertes cumulées de 3,2 milliards d'euros au premier semestre. En cas de décote à 50 %, ils devront être recapitalisés à hauteur de 8,9 milliards d'euros pour maintenir leur niveau de fonds propres durs à 9 %, selon les calculs de Natixis. Au total, les banques grecques et les caisses de retraite détenaient à la fin août pour 52 milliards d'obligations grecques, soit 15 % de la dette souveraine grecque, estimée à 350 milliards d'euros.
Faire appel aux marchés ? Hormis le fonds du Quatar, qui va investir dans le capital de la nouvelle banque à naître de la fusion entre Alpha et Eurobank, les investisseurs privés ont plutôt tendance à vendre leurs titres. La Bourse d'Athènes a clôturé lundi en recul de 4,51 %, entraînée par la dégringolade des titres bancaires.
Joignant ses critiques à celle d'économistes et du dirigeant de la Banque du Pirée, le patronat grec a mis en garde contre les conséquences catastrophiques pour l'économie réelle d'une décote de la dette grecque de 50 %. Car non seulement elle ne réduira son montant que de 43,6 milliards d'euros, mais elle conduira à une "dévaluation du patrimoine financier et immobilier" des Grecs et à "l'asphyxie du secteur privé".
RECAPITALISATION
Quant au besoin de recapitalisation de l'ensemble des banques européennes, il est estimé entre 100 et 110 milliards d'euros, mais certaines peuvent réduire les bonus ou puiser dans leurs bénéfices. Pour les établissements français, Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, a précisé, lundi, que le besoin de renforcement des fonds propres serait inférieur à 10 milliards d'euros. "C'est quelque chose qui est parfaitement absorbable par les banques elles-mêmes et qu'elles sont tout à fait à même de réunir sans aucune aide de l'Etat."
Les marchés financiers tablent sur un besoin de recapitalisation des banques allemandes de 5,5 milliards d'euros environ, a rappelé pour sa part Christian Brandt, le président de la fédération allemande des banques publiques. "Je crois qu'un renoncement à plus de 21 % des créances est possible, du moment que celui-ci représente un investissement dans l'avenir de la zone euro et de l'ensemble de l'Union européenne" a-t-il ajouté.

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