samedi 17 septembre 2011
Si la Grèce sortait de l'euro... Le scénario catastrophe, pas à pas
La faillite de la Grèce n’est plus à exclure, ce qui pourrait la contraindre à abandonner la monnaie unique.
L’avenir de la Grèce s’assombrit encore, si cela est possible. Les ministres de la zone euro, réunis vendredi et samedi à Wroclaw, en Pologne, pour trouver une position commune sur le sujet, sont dans l’impasse. Les 8 milliards d’euros d’aide promis au gouvernement de Papandréou et qui devaient être versés début septembre sont toujours bloqués. Les experts chargés d’évaluer les progrès du plan grec d’économies s’inquiètent du retard pris par le pays tandis que la Finlande, qui réclame des garanties supplémentaires avat de donner son aval au versement, campe sur ses positions. Les négociations sont donc au point mort et cette conférence de Wroclaw semble donc se terminer en eau de boudin. Seule véritable décision prise par les Européens, celle de se retrouver début octobre afin de décider du versement, ou non, des 8 milliards. Cette réunion sera celle de la dernière chance pour la Grèce. L’Etat est plus que jamais au bord de la faillite et, selon Filippos Sachinidis, vice-ministre des Finances, les caisses seront vides à la mi-octobre. Si l’aide n’arrive pas rapidement, le défaut de paiement redouté par les politiques comme par les économistes se produira inéluctablement.
1. Le gouvernement décide d’abandonner l’euro. Le retour à la drachme lui permettrait de décider de sa propre politique monétaire, et donc de dévaluer massivement pour redevenir compétitive. Le Premier ministre, Georges Papandréou, annonce officiellement sa décision. La drachme remplace l’euro. Pour se donner de l’air, il annonce également qu’une partie des dettes du pays ne seront pas honorées, ce qui lui permet de revenir à un taux d’endettement supportable.
Le timing est très important. En faisant sa déclaration le vendredi soir, après la clôture des marchés, il bénéficie de deux jours de délai avant la panique générale, deux jours qu’il peut utiliser pour tenter tant bien que mal de calmer les esprits.
2. Sauver l’économie. La Bourse est fermée pour plusieurs jours ; cela permet aux entreprises cotées de ne pas s’effondrer dès le lundi matin, ce qui les mettrait artificiellement en faillite. Dans le même temps, la Grèce ferme ses frontières économiques : plus un sou ne peut entrer ou sortir du territoire. Cela force les groupes étrangers à conserver leurs investissements dans le pays. Leurs filiales grecques ne sont donc pas fermées et contribuent à faire tourner l’économie. C’est ce qu’avait fait la Thaïlande en 1997, quand elle s’est trouvée au bord de la faillite.
3. Le système bancaire est menacé. La vraie menace vient du système bancaire. Dès le lundi matin, tous les Grecs se précipitent pour retirer leurs économies, et les banques n’ont pas assez de liquidités afin de répondre à la demande. En même temps, la dévaluation des obligations grecques leur fait perdre des dizaines de milliards d’euros. Pour sauver les banques, l’Etat dispose de deux leviers. D’abord, il limite les possibilités de retrait de ses citoyens (l’Argentine l’a fait au début des années 2000). Ensuite, il apporte sa garantie aux bilans des établissements bancaires. Cela signifie qu’il prête autant d’argent que nécessaire aux banques. Il peut même les nationaliser.
4. L’inflation explose. Pour alimenter la machine, il faut en effet faire tourner la planche à billets, ce qui revient à réduire artificiellement la valeur de la drachme. Par ailleurs, les prix des produits importés grimpent en flèche, ce qui contribue à la hausse généralisée des prix.
5. Redresser le pays. Une fois encaissé le premier contrecoup, il faut relancer la machine économique nationale. La dévaluation permet à la Grèce de redevenir compétitive, ses produits retrouvent de leur attrait face à la concurrence européenne et se vendent donc plus facilement. Parallèlement, la chute du cours de la drachme attire à nouveau les touristes, ce qui relance l’activité dans le pays.
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