TOUT EST DIT

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samedi 17 septembre 2011

Dialogue et paix

Ils étaient des centaines, venus du monde entier, appartenant à de nombreuses nations, professant des religions différentes. Ils se retrouvaient, jeunes et vieux, tous pleins d'espérance à Munich, cette ville symbole où, en 1938, les gouvernements européens cédèrent à la force arrogante du national-socialisme. Ainsi, étaient ouvertes les portes de la folle aventure qui mena à l'effroyable Seconde Guerre mondiale. Munich, toute proche de la petite ville de Dachau où fut établi l'un des tout premiers camps de concentration et d'extermination.

Ils étaient là pour la 25e rencontre de la Communauté de Sant'Egidio, fondée en 1968, au lendemain du Concile Vatican II, par l'universitaire italien Andrea Riccardi. Depuis cette date, cette communauté est présente et active dans de nombreux domaines, avec un but qu'elle poursuit ardemment : l'établissement de la paix dans le monde et cela notamment par le dialogue entre les cultures, les peuples, les religions...

Cette année, ce fut d'abord la commémoration de l'attentat de New York, le 11 septembre 2001, qui retint l'attention. « N'avons-nous pas perdu dix ans ? » se demandait Andrea Riccardi, comme si le choc des civilisations était inévitable, comme s'il fallait interpréter l'histoire comme un conflit permanent entre l'islam et l'Occident, entraînant les guerres d'Afghanistan, d'Irak et leur cortège de destructions, de morts et de déplacements de populations.

Pour contrer ces dérives, pour contribuer à la recherche de solutions plus profondes, une quarantaine de tables rondes étaient organisées pour étudier les conséquences du Printemps arabe, de la mondialisation, des évolutions en Afrique, sans oublier l'islam en Europe ou le rôle des femmes dans les diverses religions, et bien d'autres questions encore.

Rencontres d'Assise

Ainsi, par exemple, on s'interrogeait entre Palestiniens et Israéliens sur les possibilités de la paix entre ces deux peuples. La Chancelière allemande Angela Merkel n'hésitait pas à rappeler « la nécessité de l'existence de deux États », tout en affirmant l'obligation pour l'Europe et pour les pays riches d'instaurer une économie respectueuse des ressources de la terre. En effet, dit-elle, nous sommes responsables de l'avenir. « Nous ne devons pas vivre sur le dos des générations futures. »

Des représentants des Frères musulmans, venus de Libye, assuraient qu'ils voulaient construire la démocratie dans leur pays, mais que les démocrates occidentaux devaient admettre que cette démocratie pouvait être différente de la leur.

Ainsi, chrétiens, catholiques, orthodoxes, musulmans, bouddhistes, shintoïstes témoignaient de la force de l'esprit capable de dépasser les différences et les oppositions pour parvenir à faire vivre ensemble les hommes dans une paix qui respecte les diverses appartenances.

Déjà, voici vingt-cinq ans, Jean-Paul II avait réuni à Assise les représentants de toutes les religions. Le 27 octobre prochain, le Pape Benoit XVI à son tour se rendra à Assise pour commémorer cet événement qui veut montrer que les religions, si elles sont vécues dans la vérité, ne peuvent pas utiliser l'image de Dieu pour combattre les autres.

C'est tout cela que voulaient proclamer à Munich les membres de la Communauté de Sant'Egidio pour qui, selon le mot d'Andrea Riccardi, « la paix est le nom même de Dieu ».

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