« On est face à un cas de maladie mentale. Je n’ai jamais examiné DSK, mais je me suis beaucoup documenté sur lui, et j’en ai déduit qu’il est atteint de psychose. Le névrosé se rend compte de ses actes et de leur portée mais ne peut s’empêcher de continuer, contrairement au psychotique, qui lui ne prend pas conscience de ce qu’il fait. Ainsi, DSK aurait été surpris quand des policiers sont venus le chercher. Comme s’il était déjà passé à autre chose. On songe à Dr Jeckyll et Mister Hyde : un homme intelligent, bien élevé, cultivé, qui se transformerait en bête fauve avec les femmes. Il reçoit comme un signal en présence des femmes, susceptible de déclencher chez lui un état second. Une injonction de soins aurait été nécessaire.
Une pulsion fondamentale, normale et saine, peut prendre chez certains une dimension pathologique. Ainsi, éviter un danger est normal, mais voir des ennemis partout relève de la paranoïa. Etre gourmand est normal, tandis que la boulimie est d’ordre pathologique. Quand un homme propose systématiquement aux femmes de faire l’amour, c’est simplement caractériel. Si devant un refus, il passe tout de même à l’acte, c’est un désordre mental. »
"Un trouble de la gestion des pulsions sexuelles"
Dr Mireille Bonierbale, Psychiatre, responsable du Centre ressource d’information sur les auteurs de violences sexuelles à Marseille« Il y a quelque chose de pathologique dans le comportement de DSK : le risque considérable qu’il a pris en ayant une relation sexuelle avec cette femme de ménage montre qu’il souffre d’un trouble de la gestion des pulsions sexuelles. Michel Rocard a raison lorsqu’il parle de maladie mentale, mais ce qui me gêne, c’est la façon dont il s’empare de cette expression, très connotée péjorativement : c’est la peur du “fou”. La “maladie mentale” est un terme générique qui permet de classer les affections en rapport avec le psychisme, en opposition aux maladies des organes. Quand quelqu’un souffre d’une simple phobie de l’obscurité, cela fait également partie de la pathologie mentale.
Il est extrêmement difficile et imprudent d’affirmer des diagnostics à distance, mais ce que l’on peut repérer dans la personnalité de DSK, séducteur connu, c’est le besoin d’affirmation de soi qui peut conduire à ne pas tenir compte des réticences opposées et à avoir des barrières affaiblies dans la gestion des pulsions. La volonté de s’affirmer et le goût du risque, appuyés par l’intelligence et la connaissance, font que DSK excelle dans son domaine de prédilection, la finance. En revanche, ces mêmes points constituent un talon d’Achille dans le domaine relationnel. »
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