TOUT EST DIT

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vendredi 2 septembre 2011

Bettencourt : Le vrai-faux témoin "n'a rien à cacher"

L'ex-infirmière de Liliane Bettencourt confirme dans les colonnes de Marianne n'avoir pas évoqué de remises d'espèces à Nicolas Sarkozy, prenant le contre-pied des déclarations de la juge Isabelle Prévost-Desprez dans le livre Sarko m'a tuer. Elle devrait être entendue par les juges de Bordeaux en charge de l'affaire.

Convoquée ! Les juges d'instruction de Bordeaux en charge de l'affaire Bettencourt ont bien l'intention selon Europe 1 d'entendre Henriette Youpatchou, l'infirmière de Liliane Bettencourt qui selon la juge Isabelle Prévost-Desprez aurait vu Nicolas Sarkozy se faire remettre des espèces au domicile de la milliardaire peu avant son élection. Une affirmation couchée sur le papier dans le livre Sarko m'a tuer, sorti ce jeudi en librairie, mais démentie aussitôt dans les colonnes de Marianne. Dans un entretien à l'hebdomadaire (version intégrale dans l'édition papier), le « témoin » affirme n'avoir pas parlé à la juge d'instruction ni à sa greffière « de remise d'enveloppes à Nicolas Sarkozy, ni à personne d'autre ». L'infirmière y précise également que son audition par Isabelle Prévost-Desprez a eu lieu en juillet 2010. Au sujet de son démenti, elle répète qu'elle « n'a rien à cacher ». Et d'insister : « Je suis une femme honnête, mais je ne veux pas que mes propos se retournent contre moi. Cette affaire m'a déjà causé assez d'ennuis comme ça ! »

Car cette « femme modeste et sans prétention » selon ses propres dires, dit tout de même avoir « reçu des menaces de mort ». « On m'a fait savoir qu'à cause de mon témoignage dans l'affaire Banier-Bettencourt (le 24 janvier 2008, NDLR), on allait retrouver mon corps dans la Seine ». Celle qui fut employée de l'héritière de l'Oréal de septembre 2006 à juillet 2007 s'est toutefois refusée à porter plainte. « Porter plainte contre qui ? Contre l'invisible ? Contre l'Etat ? », répond-elle aux journalistes de Marianne. Selon toute vraisemblance, l'infirmière devrait être interrogée par les magistrats de Bordeaux, en charge de l'enquête depuis le dessaisissement d'Isabelle Prévost-Desprez à l'automne 2010. Cette dernière et sa greffière devraient également être interrogées.

"La politique de l'ordure"

Depuis le retour au premier plan de l'affaire Bettencourt, les responsables politiques ont réagi pour dénoncer les responsabilités supposées de l'Elysée ou au contraire pour s'indigner d'accusations « infondées », dixit le Château. Après Matignon, le chef du Quai d'Orsay est montée au créneau. « Je n'aime pas la politique de l'ordure, car c'est dans cela qu'on est aujourd'hui », a déploré Alain Juppé jeudi au micro de RTL. « J'ai écouté un des auteurs (de Sarko m'a tuer, NDLR) sur une radio, on lui a posé la question de savoir s'il avait vérifié et il a répondu avec une espèce de naïveté qui m'a stupéfait : "non" », a souligné le ministre pour qui les socialistes ont « mis les mains dans le cambouis ». Dans le sillage de Martine Aubry, Arnaud Montebourg a pour sa part défendu la juge Isabelle Prévost-Desprez, « un magistrat de bonne qualité, de grande réputation ». Selon le candidat à la primaire socialiste, « il est nécessaire que la justice ouvre ses investigations sur la foi de déclarations sérieuses ».



Le point sur l'enquête Bettencourt


« L'affaire » Bettencourt suit son cours depuis le dépaysement de l'instruction de Nanterre à Bordeaux en novembre 2010. Sur la base des enregistrements réalisés par le majordome de Liliane Bettencourt à son domicile, trois juges d'instruction enquêtent pour savoir si la campagne présentielle de Nicolas Sarkozy a bénéficié de financements illégaux de la part de la milliardaire. L'ancienne comptable de l'héritière de l'Oréal, Claire Thibout, avait affirmé que Eric Woerth, ex-trésorier de l'UMP, s'était fait remettre 150.000 euros en liquide au printemps 2007 par le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre. Parallèlement, l'ancien ministre du Budget est soupçonné de trafic d'influence : en l'occurrence d'avoir poussé à l'embauche de sa femme par Liliane Bettencourt, en échange d'une possible couverture de fraude fiscale.

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