TOUT EST DIT

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mercredi 21 septembre 2011

Crise. La Grèce coule, l’Italie plonge : à qui le tour ?

Dégradée par une agence d e notation en raison de sa dette faramineuse et de la gouvernance Berlusconi, l’Italie a été sanctionnée par une agence de notation et par les marchés. La contagion s’étend, menaçant l’euro, l’’économie, l’emploi dans tous les pays de l’UE qui ne s’entendent pas

D’où vient la crise ?

Elle a éclaté aux Etats-Unis le 15 septembre 2008, avec la faillite de la banque Lehman Brothers, victime de crédits immobiliers à risques (les « subprimes »). La crise de confiance s’est étendue à l’ensemble du système financier et des banques des deux côtés de l’Atlantique. Les Etats ont essayé d’éteindre le feu avec de l’argent public. Mais ils ont ainsi alourdi leurs dettes, et la crise de confiance s’est propagée aux Etats. Aujourd’hui, ils sont pris en étau par les marchés et les agences de notation : il leur faut d’un côté réduire la dette, donc réduire les dépenses et augmenter les impôts ; de l’autre éviter une récession. Le risque est de mourir guéri, sans dette et sans croissance.

La France est-elle à l’abri ?

Elle a un atout, la note « AAA » que les agences donnent à sa dette, marquant leur confiance dans la capacité de la France à la rembourser. « Son trésor national », insiste Alain Minc. Elle le doit, selon le gouvernement, à la réforme des retraites et à la baisse du nombre de fonctionnaires, preuves du sérieux de sa gestion. Mais la France est la plus endettée du club des AAA (Allemagne, Finlande, Autriche…), autrement dit en tête de liste des pays menacés après l’Italie et l’Espagne. Elle vient de décider un plan de rigueur de 12 milliards, en taxant par exemple les mutuelles. « Des mesures supplémentaires seront indispensables », prévient le FMI, après avoir révisé à la baisse ses perspectives de croissance, donc de recettes.

Que fait l’Europe ?

Elle s’active de sommets en téléconférences, sans grande efficacité. Elle doit à la fois aider la Grèce à ne pas faire faillite, éviter la contagion à d’autres pays, et soutenir ses banques. Le problème est que tout le monde n’est pas d’accord : faut-il demander aux mauvais élèves de s’amender avant de les aider (thèse du bon élève, l’Allemagne), ou d’abord les sauver pour qu’ils changent ensuite (réponse des mauvais élèves) ? Problème de mécanique, aussi : les décisions prises dans l’urgence du sommet du 21 juillet attendent pour être appliquées, d’avoir été adoptées par tous les parlements. Problème politique, enfin : la solution est dans plus de solidarité, donc plus d’intégration « fédérale », mais les peuples européens y sont-ils prêts ? Que fait l’Europe ?

Et le reste du monde ?

Les Etats-Unis sont plus endettés que l’Europe, mais plus riches. Ils ont choisi de lutter contre la crise en s’endettant encore davantage, avec le dernier plan de Barack Obama, et pressent l’Europe de les imiter – ce qu’elle refuse. En filigrane, une bataille est engagée entre le dollar, monnaie dominante, et l’euro, son challenger. Ces tensions, note l’économiste Denis Kessler, sont « arbitrées par les pays du Pacifique ». La Chine, qui regorge d’argent, prête aux Etats-Unis et achète en Europe. Elle a fédéré les « Brics » (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui proposeront demain à New York d’aider l’euro : c’est le monde à l’envers, ou plutôt l’amorce d’un basculement de la puissance.

La crise est-elle mortelle ?

Oui pour l’euro, et donc aussi pour l’Union européenne, qui ne résisterait pas au déchaînement des nationalismes suivant la déflagration. La fin peut être progressive (sortie de la Grèce, puis d’un autre pays..), ou rapide, car provoquée par l’Allemagne, avec ou sans la France. Nul doute que ce scénario du pire est aujourd’hui étudié.

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