La photographie de Martine Aubry en Une de Libération fait jaser. L'intéressée n'a pas aimé le portrait qui, selon certains, dessert son propos.
La photo est l'oeuvre de Yann Rabanier, qui a photographié les stars du dernier festival de Cannes pour Libé. A Martine Aubry, qui s'inquiétait de "l'effet photomaton", on a promis que tous les autres candidats à la primaire PS seraient traités de la même façon. "Sinon, je me plaindrai à la haute autorité des primaires", a plaisanté la maire de Lille.
Depuis qu'elle a commencé à circuler sur Twitter, la Une de Libé a beaucoup fait réagir. "Je pense que Martine a suivi un tuto maquillage sur Youtube pour la une de Libé", vanne marion_mdm.BenjaminPoulin la compare même à "Heath Ledger dans the Dark Knight".
Pour Rue89, cette Une fait curieusement écho à celle qu'avait consacrée en 1997 le Figaro Magazine à celle qui était alors la ministre du Travail de Lionel Jospin. Un gros plan du visage assez martial qu'accompagnait alors la légende suivante : "Martine Aubry, elle incarne la ligne dure du gouvernement".
Dans le contexte post-interview de DSK sur TF1, l'effet est, selon ce spécialiste de l'image, dévastateur. "Il y a certainement un projet d'érotisation du sujet dans ce traitement de l'image qui la met du côté de la nuit et du désir subjectif et lui donne une profondeur de femme fatale, écrit Olivier Beuvelet, mais le résultat, dans le contexte précis de ce début de semaine difficile qui a vu DSK faire d'elle une menteuse (tiens, tiens...) et une doublure (ce qui sert parfaitement la tactique de Hollande), est aux antipodes, me semble-t-il, de l'effet apparemment escompté. Elle ressemble à une apparition fantasmatique étrange plus qu'à une femme d'action..."
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